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Pourquoi les autorités grecques sont critiquées

La Grèce a continué, mardi 13 août, à lutter contre les incendies qui ravagent la banlieue nord-est d’Athènes et ont contraint des milliers d’habitants à évacuer leurs maisons. La situation semble désormais s’améliorer. « Il n’y a plus de fronts actifs, seulement des foyers dispersés »« Nous sommes en train de nous préparer à une catastrophe naturelle », a annoncé mardi Vassilis Kikilias, le ministre grec en charge de la Protection civile. Dans la matinée, le corps d’une femme a été découvert dans une usine incendiée à Patima Halandriou, une municipalité partiellement évacuée lundi.

Pendant de nombreuses années, La Grèce est touchée par des incendies chaque été, les autorités sont responsables Les Grecs impliqués dans ces nouveaux incendies de forêt meurtriers sont montrés du doigt par les habitants locaux. « Ça suffit, c’est assez« , tonne le quotidien centriste Votre Néa. De son côté, le journal libéral Kathimerini croit que ce feu « incontrôlable » partirait « Des destructions immenses et des questions toujours sans réponse ».

Un sentiment partagé par certains Grecs. « Les hommes politiques font des déclarations, mais dans la pratique, quelles sont leurs actions ?se demande un habitant de Vrilissia, une petite ville près d’Athènes, interviewée par Libérer. Franceinfo vous explique pPourquoi les autorités sont critiquées.

Des ressources humaines limitées

Alimenté par des vents violents, l’incendie près d’Athènes a dévoré au moins 10.000 hectares de végétation depuis dimanche, selon l’Observatoire national grec. Siméon Roussos, maire de Chalandri, commune évacuée lundi, a estimé que le manque de pompiers explique en partie l’ampleur de ces feux de forêt. « Mon avis est que la Protection Civile est une responsabilité de l’État, qui ne doit pas être composée ponctuellement de volontaires et les travailleurs sous contrat de cinq mois », il a dit au quotidien Votre Néa. « Il faut avoir les moyens et un mécanisme organisé. »

La même histoire est entendue du côté de Greenpeace Grèce. « Il n’y a pas d’unités suffisamment formées dans tout le pays »juge Kostis Grimanis, porte-parole de l’ONG dans le pays, interrogé par franceinfo. LLe journal grec Je Avgi affirme qu’il y a 4 500 postes vacants dans les services d’incendie grecs et que l’âge moyen du personnel est supérieur à 45 ans. « Les moyens des pompiers restent insuffisants. Sur le terrain, ils sont épuisés et débordés »Nikos Barlagiannis, secouriste de la Croix-Rouge, plaide également auprès du journal Le monde.

Face à la propagation rapide des incendies et au manque de ressources humaines, la Grèce a a demandé lundi l’aide de l’Union européenne pour lutter contre les incendies. Dans le cadre du système de coopération entre pompiers européens, Près de 300 pompiers, ainsi que des hélicoptères, des camions de pompiers et des camions-citernes d’eau, ont été dépêchés sur place mardi. La France a annoncé l’envoi de 180 pompiers et personnels de la sécurité civile, et de 55 camions.

Forêts non entretenues

La crise climatique et la sécheresse augmentent la fréquence des incendies en Grèce, La Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies de forêt. Entre 2007 et 2023, 10% des surfaces boisées du pays sont parties en fumée, rappelle l’AFP. Cette année, après un hiver très sec, la Grèce a connu ses mois de juin et juillet les plus chauds depuis que les statistiques ont commencé à être collectées en 1960. «Toutes les conditions sont réunies pour créer des méga-incendies»juge Joël Guiot, directeur de recherche au CNRS et paléoclimatologue au Centre européen de recherche et d’enseignement en géosciences de l’environnement. « La végétation est très sèche, les températures sont très élevées et le vent est sec »il le note à franceinfo.

Le risque d’incendies de grande ampleur est accru par le manque d’entretien et le défrichement des forêts. Selon Joël Guiot, les pouvoirs publics « « Nous n’avons rien fait après l’incendie de 2022. » En juillet de cette année-làune cinquantaine d’incendies de forêt s’étaient déclarés dans le pays. « Dans la forêt, les troncs d’arbres morts n’ont toujours pas été enlevés »déplore un habitant de Vrilissia à Libérer.

Cependant, laisser cette végétation à l’abandon est très dangereux, car elle se dessèche et devient « hautement inflammable »selon Joël Guiot. D’un point de vue législatif, il n’existe aucune obligation pour les particuliers de défricher ou d’élaguer les arbres, alors que c’est le cas pour les communes. Mais selon le porte-parole de Greenpeace Grèce, les localités ne le fais pas toujours, « par manque de moyens ».

Ou, « sSi les pompiers ne parviennent pas à les éteindre, ces incendies ne s’arrêtent que lorsqu’il n’y a plus de végétation à brûler.explique Joël Guiot. Les incendies étant déclenchés par l’activité humaine, « Éloignez les forêts » domaines « activités humaines » constitue une solution. « Nous devons créer des pare-feu »conclut le chercheur.

Un plan de prévention peu ambitieux

Certains affirment que le manque de préparation des gouvernements va au-delà du manque de défrichage. En 2022, le Fonds mondial pour la nature déclarait : « Le gouvernement (Grec) « n’investit que 16 % dans la prévention, contre 84 % dans la répression. » « Les autorités attendent que les forêts brûlent avant d’agir, ajoute Kostis Grimanis. « C’est irresponsable. »

« Avec le réchauffement climatique, les incendies vont devenir plus intenses, il est donc nécessaire de lancer une campagne de prévention. »

Kostis Grimanis, porte-parole de Greenpeace Grèce

à franceinfo

Un avis partagé par Alexis Charitsis, président du groupe parlementaire grec de la Nouvelle Gauche, selon qui les incendies sont liés à la « choix politique conscient du gouvernement de ne rien faire pour prévenir et protéger les zones« citant notamment le peu de moyens alloués à la protection civile, rapporte le quotidien Votre NéaFace au manque de préparation des autorités, les habitants sont contraints de prendre des précautions. « Chaque été, nous sommes sur le qui-vive, nous avons une petite valise prête au cas où nous devrions être évacués »déplore dans Le monde un jeune grec de Nea Makri, une petite ville balnéaire à l’est d’Athènes.

L’incendie qui s’est déclaré dimanche a rappelé le désastre de Mati, une zone côtière près de Marathon où 104 personnes sont mortes en juillet 2018, dans une tragédie imputée à des retards et des erreurs d’évacuation. Par ailleurs, Joël Guiot souligne que ces incendies peuvent provoquer d’autres catastrophes. « Les terres brûlées créent une masse de terre compactée, sur laquelle l’eau va ruisseler, ce qui risque de provoquer des inondations majeures. »prévient-il. Le pays a déjà été confronté à un tel phénomène en septembre 2023.

Cammile Bussière

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