Pour ces premiers Jeux Olympiques « aligné sur les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat »L’objectif est de « réduire de moitié leur empreinte carbone par rapport aux éditions précédentes »assure le ministère de la Transition écologique.
Mais les efforts mis en place par le pays hôte des JO de 2024 (transports bas carbone, réutilisation des infrastructures sportives existantes, etc.) seront-ils en partie gâchés par les exigences parfois extravagantes des délégations étrangères ?
Après avoir créé la polémique en commandant quelque 2 500 climatiseurs mobiles à installer dans le village olympique (FranceInfo avec AFP, 2 juillet 2024), ils font à nouveau l’objet de vives critiques pour avoir demandé plus de 1 600 tonnes de glace, dont « seulement » 650 tonnes (dont 200 pour les Jeux paralympiques) pourront à terme leur être fournies.
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L’ère glaciaire ?
A titre de comparaison, 64 tonnes de glace ont été livrées pour les précédents JO d’été à Tokyo en 2020, dont 22 tonnes sur les sites de compétition et 42 au village olympique. C’est dix fois moins ! Pourquoi une telle explosion ?
La cryothérapie, ou traitement par le froid, est en fait destinée à aider les athlètes à récupérer après l’exercice – un bienfait pour la santé que les auteurs d’un article d’opinion publié dans la revue médicale Journal britannique de médecine sportive (25 juillet 2024).
« Outre les défis logistiques liés à la production, au transport et au stockage, la glace est souvent utilisée pour obtenir des avantages qui ne sont pas fondés sur des preuves. »note l’équipe internationale dirigée par des chercheurs de l’Université de Montpellier :
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Plus important encore, la glace pourrait avoir l’effet inverse de celui escompté, comme retarder la régénération des tissus ou altérer la récupération.
Pour les sportifs, des effets contrastés…
Certes, comparé à des alternatives telles que la « récupération active » (effectuer des exercices de faible intensité après un effort intense), des massages et « bains de contraste » (eau chaude suivie d’eau froide), les analyses montrent que l’immersion dans l’eau froide est supérieure à la fois pour la puissance musculaire et la perception de la récupération (Moore et al.(Sports Med 2023).
Cependant, d’autres études récentes indiquent que le froid diminue l’adaptation de la force à long terme, c’est-à-dire le taux de gain de force par jour sur plusieurs années (Roberts et al.J Physiol 2015), et qu’il peut également altérer les performances après l’exercice (Solsona et al.(J Sports Sci 2023).
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Ainsi, la cryothérapie ne doit pas être utilisée pour la récupération entre deux séances consécutives d’entraînement à haute intensité, ni pour la récupération immédiate ou à long terme après un exercice de résistance, résume l’article. Quant au traitement des blessures, notamment au niveau des tissus mous, il existe « Il existe peu de preuves à l’heure actuelle pour étayer cette approche ».
…et pour l’environnement, une catastrophe
« L’utilisation de la glace lors des Jeux olympiques d’été a atteint des niveaux extraordinaires, ce qui menace de mettre à rude épreuve les ressources locales et régionales. »les auteurs soulignent.
Si l’origine des glaçons destinés aux sportifs n’est pas précisée, un reportage de France 2 diffusé l’été dernier révélait que les glaçons commandés par les restaurants, traiteurs, organisateurs d’événements, poissonniers et particuliers provenaient en partie d’importations :
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Le plus grand producteur européen possède six usines, dont quatre en Espagne, produit 150 000 tonnes de glaces par an et exporte 7 500 tonnes vers la France. 2 août 2023).
De plus, la quantité de déchets, c’est-à-dire la différence entre la quantité fournie et la glace réellement utilisée, reste inconnue. Cette question fera donc l’objet d’une « Projet de recherche mené et financé par le Comité international olympique (CIO) » pendant les Jeux olympiques actuels.
Gérer le coup de chaleur
« La communauté de la médecine du sport et de l’exercice a besoin de meilleures données sur la quantité réelle de glace consommée lors des grands événements sportifs, à quelles fins et à quels coûts financiers et environnementaux. »l’article conclut.
Et pour souligner : « La glace doit cependant rester disponible dans certaines situations, notamment pour soulager la douleur aiguë, répondre à des besoins spécifiques de récupération et gérer coup de chaleur à cause de l’effort. »
GrP1