Pourquoi l'équipe de France ne pouvait espérer mieux qu'une demi-finale
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Pourquoi l’équipe de France ne pouvait espérer mieux qu’une demi-finale

La demi-finale contre l’Espagne (1-2) mardi a mis en lumière les lacunes de ces Bleus, un peu trop limités pour espérer atteindre le Graal.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Antoine Griezmann et Kylian Mbappé après l'élimination de l'équipe de France contre l'Espagne en demi-finales de l'Euro 2024, le 9 juillet, à Munich. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Les Bleus ont finalement chuté. Dominés pendant 90 minutes, ils se sont logiquement inclinés (1-2) face à une Espagne bien plus inspirée, en demi-finale de l’Euro 2024, mardi 9 juillet. Cette fois, ce n’est pas l’efficacité qui a manqué à l’équipe de France, tout simplement parce qu’elle a inscrit son premier but en match de compétition dès son premier tir. « Nous nous sommes battus jusqu’au bout avec nos limites »a reconnu Didier Deschamps, tout juste sorti de presse, sur beIN Sports.

Après avoir manqué de peu la Belgique (1-0) et le Portugal (0-0, 5-3 aux tirs au but), ses joueurs avaient besoin d’un miracle face à l’équipe la plus impressionnante du tournoi. Il n’en fut rien. Le match a surtout servi à montrer ce qui manquait à l’équipe de France pour prétendre à plus qu’une demi-finale.

Les leaders qui ont raté leur tournoi

Vice-championne du monde il y a moins de deux ans, emmenée par Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, l’équipe de France n’a pas pu compter sur son capitaine ou son vice-capitaine pour élever son niveau de jeu. « Ma compétition est difficile, ratée, Mbappé a reconnu en zone mixte. Il faut passer à autre chose. Ça a été une longue année. Je vais partir en vacances pour me reposer et essayer de revenir très fort. »

Le nouveau joueur du Real Madrid a terminé le tournoi avec un but sur penalty et une passe décisive, ce qui n’est pas suffisant pour un joueur de ce calibre. Mais il a surtout donné l’impression d’être l’ombre de lui-même sur le terrain, avec une grande difficulté à faire la différence balle au pied, un manque d’efficacité et des passes faciles qui ont complètement raté. « Il a vécu une fin de saison difficile en club, des problèmes de dos pendant la préparation, puis ce traumatisme au nez. (contre l’Autriche, en ouverture du tournoi)« Deschamps l’a défendu la veille de la demi-finale, tout en reconnaissant sa mauvaise passe.

Mardi soir, Kylian Mbappé n’a pas eu l’excuse d’une gêne liée au masque, dont il s’est passé pour la première fois en match. Didier Deschamps a refusé « donner plus de responsabilités à l’un qu’à l’autre » (en évoquant Antoine Griezmann), la formule validant encore la compétition manquée de chacun. Premier joueur à sortir contre le Portugal, Griezmann a même débuté sur le banc contre l’Espagne. Il a terminé le tournoi sans avoir été décisif une seule fois. « J’ai mal commencé, puis je me suis senti de mieux en mieux, et j’ai fini sur le banc, et c’est tout »a réagi l’intéressé, amèrement, en faisant le point.

Une animation offensive défectueuse

Le manque d’efficacité a occupé une grande partie du débat autour de l’équipe de France dans cet Euro. Mais ce manque de finition n’était en fait qu’une partie d’un problème bien plus vaste. Du début à la fin, c’est l’animation offensive, de la préparation à la conclusion, qui a fait défaut. Il a fallu attendre l’élimination contre l’Espagne pour que Didier Deschamps ne se cache plus derrière la capacité de son équipe à se créer des occasions. « On a été moins efficaces dans le sens du jeu. On a manqué de verticalité »il a reconnu.

Mardi, le milieu de terrain semblait déboussolé sans le ballon, mais aussi avec. N’Golo Kanté s’est encore multiplié sur le terrain, mais il en est venu à devoir être à la fois celui qui récupère et celui qui crée, tandis qu’Adrien Rabiot et Aurélien Tchouameni se sont repliés pour répondre aux exigences d’équilibre. Il faut dire que, sur le papier, Antoine Griezmann était le seul à avoir le profil du joueur capable de créer du lien et d’accélérer le jeu tricolore (avec Eduardo Camavinga, dans une moindre mesure). Didier Deschamps a abordé l’Euro sans avoir une idée claire de sa ligne d’attaque. Il en ressort avec un flou encore plus grand.

Un déficit énergétique selon Deschamps

« Même si on a atteint les demi-finales, face à une équipe de cette qualité, on doit être à notre meilleur niveau (…). On a commencé la préparation sans Aurélien (Tchouaméni). Adrien (Rabiot) avait été blessé. (Dayot) Upamecano est arrivé dans des conditions difficiles. Nous avons réglé les questions les plus urgentes, mais le pas était un peu plus élevé »a analysé Didier Deschamps en conférence de presse d’après-match, juste après avoir déclaré qu’il ne voulait pas « à la recherche d’excuses ».

Quelques minutes plus tôt, il déclarait au micro de beIN Sports : « On en est au sixième match, avec un peu moins d’énergie peut-être. Contre une équipe de cette qualité, c’est difficile »Le problème c’est qu’au même moment, Antoine Griezmann refusait de faire cette analyse en zone mixte. « Il ne faut pas commencer à parler d’énergie. Ils avaient la même extension dans les jambes. On ne va pas chercher cette excuse »a déclaré le joueur de l’Atlético de Madrid. En face, la Roja a également dû se passer de trois titulaires : Dani Carvajal, Robin Le Normand et Pedri. Mais elle a été portée par son plan de jeu et son animation offensive.

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