pourquoi le thermomètre fait le yoyo ?
De 30 à 11 degrés en seulement 24 heures… Ces derniers jours, le thermomètre fait le grand écart et joue avec notre moral. La cause en est notamment le jet stream et le réchauffement climatique.
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Chaud, froid, chaud, froid… il n’a pas été facile de suivre la météo ces dernières semaines. Les gelées matinales sont revenues sur le Nord-Est jeudi 18 avril, quelques jours seulement après un week-end exceptionnellement chaud. Ces variations de température sont habituelles au printemps, mais particulièrement marquées en avril.
Elles sont d’abord dues au jet stream, un courant d’altitude aux vents très puissants qui régit en partie le climat européen et qui arrive dans notre pays via l’Atlantique. Il ne s’agit pas d’une ligne droite mais plutôt d’un courant qui serpente comme une vague. Il nous apporte donc tantôt de l’air polaire du Nord, encore très froid en fin d’hiver, tantôt de l’air du Sud, plus chaud. Depuis plusieurs semaines, ce courant-jet continue d’onduler avec des flux alternés du Nord et du Sud, ce qui explique en partie ces changements de température spectaculaires.
Le réchauffement climatique exacerbe le phénomène
Mais d’autres facteurs entrent également en jeu, par exemple le week-end des 6 et 7 avril. À l’air chaud envoyé par le courant-jet s’ajoutent une dépression sur l’Atlantique et un anticyclone sur la Méditerranée. Comme deux engrenages, ils ont apporté encore plus de chaleur au Maghreb. Nous avons battu des records de températures avant un retour de l’air polaire, puis un nouvel épisode de chaleur exceptionnelle. A Tarbes par exemple il faisait 30 degrés le 6 avril (record mensuel), puis 11 degrés trois jours plus tard, encore 27 degrés le week-end suivant et 12 degrés sont attendus jeudi.
Dans un contexte de réchauffement climatique de la planète, lorsque de l’air chaud est envoyé en France, il fait de plus en plus chaud, de plus en plus tôt. Lorsque la tendance s’inverse, la chute est mécaniquement plus brutale, ce qui amplifie ces changements de températures caractéristiques de la saison. Ces fluctuations spectaculaires ne sont pas sans conséquences. En 2021, les arbres ont débourré très tôt avec le tout début du printemps, avant d’être frappés par un violent épisode de gel en avril. Les conséquences ont été désastreuses pour les arboriculteurs, mais ce scénario risque de se répéter. Selon une étude du World Weather Attribution, un consortium de scientifiques, la probabilité d’un gel similaire sur la végétation naissante a augmenté de 60 % en France à cause du changement climatique.