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Pourquoi le service militaire obligatoire n’est pas accepté par les ultra-orthodoxes en Israël

Des manifestants ultra-orthodoxes israéliens manifestent dimanche à Jérusalem contre la décision de la Cour suprême de rendre le service militaire obligatoire, alors qu’ils en étaient auparavant exemptés. franceinfo a rencontré David, qui lui explique la colère derrière cette décision.

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Le 27 juin 2024, à Bnei Brak, en Israël, des juifs ultra-orthodoxes ont bloqué la route pour protester contre le service militaire obligatoire. (FAIZ ABU RMELEH / MIDDLE EAST IMAGES (via AFP))

Il s’agit d’un coup dur pour les quelque 1,3 million d’ultra-orthodoxes israéliens. Depuis la création de l’Etat juif en 1948, ils sont exemptés du service militaire. Mais une décision de la Cour suprême, la plus haute autorité du pays, en début de semaine, oblige désormais le gouvernement à adopter une loi qui devrait les contraindre à s’engager.

Un soulagement pour la majorité de la population qui porte le fardeau de la guerre, mais une véritable trahison pour ceux qui se considèrent comme l’armée de Dieu. Ils ont manifesté, dimanche 30 juin au soir, dans le quartier ultra-orthodoxe de Mea Shearim, à Jérusalem.

David, 27 ans, a quitté cette communauté très fermée en 2017, mais sait très bien comment cela fonctionne : il a étudié pendant sept ans dans une Yeshiva, une école religieuse de Jérusalem. « Je suis parti complètement. J’ai quitté la religion », dit-il simplement.

Mais il continue à lire la presse ultra-orthodoxe et il a gardé de bons amis dans la communauté. « Ils sont très, très, très en colère. Les religieux sont obligés d’aller à l’armée, comme leurs camarades non religieux. Personne ne lui demande s’il veut aller à l’armée ou s’il veut aller à la Yeshiva. A l’âge À 18 ans, vous allez à l’armée. Si vous n’allez pas à l’armée, vous allez en prison. C’est comme un petit enfant à qui on a enlevé son ours en peluche. il témoigne.

« Ils ont reçu beaucoup d’argent au cours des quinze dernières années sous le gouvernement Netanyahu. Il leur a donné des tonnes et des tonnes d’argent. Et maintenant, ils comprennent que c’est fini. Ils sont éclairés par d’énormes projecteurs. Tout ce que vous faites là-bas, nous le voyons. vous. Tous les budgets que vous faisiez circuler ici et là.explique David.

« Ça y est, c’est fini, on voit tout et maintenant on en a marre. Il faut aussi arrêter de financer ces gens-là. »

Ce financement est négocié depuis la fin des années 1970 avec tous les gouvernements de droite au pouvoir. L’essentiel de l’argent public alloué aux ultra-orthodoxes est consacré à l’enseignement religieux. C’est cet avantage qui est aujourd’hui remis en cause par la Cour suprême, si des jeunes refusent de s’engager dans l’armée.

« Tous les ultra-orthodoxes en Israël sont basés sur ces associations éducatives. Une très grande partie des religieux travaillent dans l’éducation. Ils vont devenir enseignants. Si vous voulez avoir un travail, vous devez faire plaisir aux gens et vous devez faire ce qu’ils vous disent pour obtenir votre salaire. Ils contrôlent un peu les gens. C’est le pays qui paie parce que c’est l’argent de l’État. Il y a beaucoup de colère, beaucoup de colère.se lamente celui qui a quitté la communauté.

C’est donc tout un système clientéliste qui est remis en cause. On compte aujourd’hui entre 700 et 1 200 jeunes ultra-orthodoxes participant à l’effort de guerre. L’État en veut 3 000 de plus cette année, sur environ 8 000 hommes en âge de s’enrôler.

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