Le Medef a publiquement dénoncé les mesures proposées par le NFP et le RN, les jugeant « à contre-courant de toute rationalité économique ».
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Les représentants des partis et coalitions en lice aux élections législatives sont entendus jeudi 12 juin salle Gaveau à Paris par les principales organisations patronales, à l’invitation du Medef. Édouard Philippe, Eric Coquerel, Boris Vallaud, Jordan Bardella, Bruno Le Maire et Bruno Retailleau sont auditionnés par la première organisation patronale française, en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.
Mais avant ce grand oral, le Medef a publiquement dénoncé les programmes du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national, jugés dangereux pour l’économie française.
Cet avertissement de l’organisation patronale, qui compte 200 000 entreprises adhérentes employant 10 millions de personnes, figure dans un document détaillant son « dix conditions de la réussite économique de la France ».
Le Medef considère que les programmes RN et NFP sont synonymes de dépenses supplémentaires, estimées entre 100 et 200 milliards d’euros et une approche, selon lui, « contre toute rationalité économique ». L’organisation patronale vise notamment un retour à la retraite à 62 ans, voire 60 ans, une augmentation du Smic à 1.600 euros net, la nationalisation des autoroutes ou encore une baisse de la TVA sur les produits énergétiques, dont les conséquences seraient, selon pour elle, désastreux.
Le Medef pointe le risque d’un retour au chômage de masse dans le cas du SMIC, d’un creusement du déficit et de la dette dans celui des autoroutes ou de la TVA. Elle accuse donc implicitement les dirigeants du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire de manquer de transparence dans cette campagne. Dans une interview donnée mercredi 19 juin à Figarole président du Medef Patrick Martin a estimé que le programme RN « nous couperait de l’Union européenne ». Quant à celui du Nouveau Front Populaire, il juge qu’il « contient des chiffons rouges absolus pour les chefs d’entreprise ».
Le Medef insiste aussi sur les conséquences internationales. « Aucun de nos partenaires européens ne suivrait la France dans cette démarche isolée », prévient l’organisation patronale. Le Medef rappelle le précédent de Liz Truss en 2022 en Grande-Bretagne, lorsque les réformes économiques de l’éphémère Premier ministre ont provoqué une panique financière et l’ont contrainte à démissionner au bout de 49 jours.
Ludovic Subran, économiste en chef du groupe Allianz, a pris d’autres exemples sur franceinfo mercredi. « Nous avons vu ce qui s’est passé avec le Brexit et en Italie avec le gouvernement technocratique de 2012 à 2014. Nous avons l’impression que cette élection est importante car d’un côté il y a un programme qui n’est pas financé, avec un risque de crise de la dette. d’un autre côté nous avons un programme financé par des hausses d’impôts très fortes, et donc un risque de fuite des capitaux.analyse-t-il, en référence aux programmes économiques du RN et du PFN.
L’économiste en chef du groupe Allianz ajoute que les organisations patronales veulent « il suffit de rappeler les fondamentaux des conséquences économiques et sociales que cela peut avoir sur le modèle social français. » « Le coût de la dette ne serait pas le même si nous avions des politiques publiques complètement injustes, cela ferait de la dette un poste majeur de nos dépenses publiques. Cela imposerait des arbitrages très forts et une démarche d’austérité, des choses vécues en Europe il y a une dizaine d’années et qui ne sont pas très agréables pour la population. »il prévient.