« Pourquoi le Japon a les moyens de sa politique migratoire »
LA CHRONIQUE – Malgré sa profonde récession démographique, le Japon ne peut se résoudre à ouvrir les vannes de l’immigration. L’archipel a su financer le vieillissement de sa population.
Nuits de Tokyo, temples de Kyoto et fleurs de cerisiers… Le Japon fascine. En 2023, un peu plus de 25 millions de touristes étrangers ont visité l’archipel. Le pays continue également d’inquiéter : entre sa dette monumentale et sa démographie en faillite, il semble voué à la critique. Depuis quinze ans, sa population diminue et les statisticiens ne voient aucune amélioration à l’horizon. Selon les prévisions de l’Insee local, le nombre d’habitants, qui était de 126,2 millions en 2020, passera, immigration comprise, en dessous de 100 millions en 2056 puis, en 2070, à 87 millions. « Le Japon est le pays des fantômes « , écrivait déjà, il y a cent ans, l’ambassadeur de France à Tokyo, Paul Claudel.
Malgré ce déclin, provoqué par une natalité en berne depuis des années, les Japonais ne se sont convertis à l’immigration qu’avec la plus grande réticence. En 2023, le seuil des 2 millions de travailleurs immigrés, soit 12 % de plus qu’en 2022, a certainement pour la première fois…