Dans un document qui vient de paraître, le gouvernement annonce plusieurs objectifs pour réduire les émissions de CO2. Parmi eux, une très forte hausse des ventes de voitures électriques en France. Problème : ce dernier envisage de réduire significativement les aides à l’achat, alors que les ventes sont déjà en berne.
Reconnues pour être globalement plus propres que les voitures thermiques, les voitures électriques sont de plus en plus promues par les pouvoirs publics. Ces derniers multiplient ainsi les initiatives pour inciter les automobilistes à opter pour ce moteurdans lequel de grands espoirs sont placés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ainsi respecter les accords de Paris.
Un objectif particulièrement ambitieux
C’est dans ce contexte que l’Union européenne a annoncé que la vente de voitures essence, diesel et hybrides serait strictement interdite à partir de 2035, au profit des voitures 100 % électriques. En attendant, le règlement CAFE, visant à atteindre une moyenne de CO2 pour les voitures neuves vendues en Europe, encourage les constructeurs à vendre un maximum de véhicules zéro émission (échappement).
Mais ce n’est pas tout, car désormais, c’est au tour du gouvernement français prendre la parole et annoncer ses objectifs d’électrification. Dans un document que vient de publier le ministère de l’Ecologie intitulé « Planifier une France décarbonée », plusieurs chiffres sont avancés, qui doivent être atteints au plus vite.
Le gouvernement veut ainsi atteindre la barre des 66% de ventes de voitures électriques sur le territoire d’ici 2030, soit dans six ans seulement. Un niveau intermédiaire avant d’atteindre les 100% d’ici 2035, conformément aux vœux de Bruxelles. Mais il suffit de dire qu’il ne sera pas facile d’y parvenir.
Et pour cause, les ventes de voitures électriques stagnent, au mieux, et ont même tendance à baisser ces derniers mois. C’est le cas à l’échelle européenne mais aussi en France, comme le confirment récemment les chiffres du cabinet spécialisé AAA Data.
La part de marché des modèles électriques a chuté en octobre, passant de 17 à seulement 15 % par rapport à octobre 2023, tandis que les immatriculations ont chuté de 18 % par rapport à l’année dernière. Heureusement, quelques modèles comme la nouvelle Citroën ë-C3 ont permis de maintenir le marché.
Il suffit de dire qu’atteindre une part de marché de 66% en six ans est donc particulièrement ambitieux. Car cette dernière augmente en moyenne de 1% par an, et une cinquantaine d’années seraient nécessaires pour atteindre cet objectif si rien n’est fait. Et c’est justement là que cela pose problème, car la situation est assez paradoxale. Le gouvernement veut augmenter les ventes de voitures électriques, mais envisage en même temps de réduire les aides à l’achatet notamment le bonus écologique de 4 000 euros.
Développer également le matériel roulant
En effet, ce dernier devrait passer à seulement 3 000 euros du 1euh en janvier prochain, mais ce n’est pas tout. Car le bail social, qui sera renouvelé, pourrait également être modifié, avec moins de candidatures acceptées qu’en 2024. Cela pourrait ralentir considérablement les ventes de voitures électriques, puisqu’on sait que les automobilistes trouvent encore cette motorisation trop chère. Ces petits coups de pouce sont donc indispensables pour booster les ventes.
Autre chiffre à atteindre en 2030 : 15% de voitures électriques dans la flotte. Là encore, cela serait loin d’être évident : comme l’indique le site Automobile proprece chiffre n’était que de 2,2% début 2024.
Pas évident donc, puisque les automobilistes gardent leur voiture très longtemps (l’âge moyen du parc automobile français était de 9,8 ans en 2022)… et que l’Etat pourrait également mettre fin à la prime à la conversion à partir de 2025, visant à récompenser les propriétaires qui abandonnent leurs anciennes voitures thermiques pour une voiture électrique.
Dans le reste des objectifs, le gouvernement souhaite également mettre l’accent sur les transports publics, notamment le ferroviaire et le covoiturage. Les biocarburants sont également au cœur des ambitions de l’État, qui souhaite augmenter leur utilisation de 40 % d’ici 2030 par rapport à 2019.
Enfin, concernant l’hydrogène, il est considéré comme une alternative « de second rang » aux voitures électriques. Une bonne chose, puisque ce moteur n’est pas exempt de défauts, comme nous l’avions déjà expliqué un peu plus tôt.