Afin de faire face à une période intense de sécheresse, les autorités du pays Zimbabwe ont annoncé que 200 éléphants seront tués pour subvenir aux besoins de la population.
Conjuguer préservation de l’environnement et survie des populations. C’est le défi auquel sont confrontés le Zimbabwe et d’autres pays du sud du continent comme la Zambie, la Namibie et le Botswana, qui sont confrontés depuis peu à une période de sécheresse très intense. Dans ce contexte, le gouvernement zimbabwéen a annoncé l’abattage de 200 éléphants.
Le pays abrite plus de 84 000 éléphants – l’une des plus grandes communautés d’éléphants au monde – grâce à un travail de conservation rigoureux, mais les autorités affirment que trop d’animaux provoquent des conflits avec les locaux au sujet des ressources alimentaires telles que l’eau et la végétation.
Alors que le Zimbabwe souffre de sa pire sécheresse depuis quatre décennies – en partie à cause du phénomène El Niño – laissant des millions de personnes aux prises avec des pénuries alimentaires, le gouvernement espère nourrir ses citoyens avec la viande des animaux tués.
Nécessité d’une politique alimentaire « solide »
Selon le Centre pour la gouvernance des ressources naturelles, cette décision drastique ne répondra pas aux besoins de la population. « Environ 6 millions de personnes vivant en zone rurale et 1,7 million en zone urbaine, soit plus de la moitié de la population du pays, auront besoin d’aide alimentaire d’ici la prochaine récolte », a indiqué l’organisation, ajoutant qu’une « politique solide, réfléchie et durable » devrait être mise en place.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement zimbabwéen prend une telle décision. Entre août et décembre 2023, 160 éléphants ont été abattus dans le parc national de Hwange, en raison de graves sécheresses dans la région.
Une approche similaire a été adoptée par la Namibie en août 2024. L’exécutif avait en effet approuvé la mort de plus de 700 animaux, dont 30 hippopotames, 83 éléphants, 300 zèbres et 100 gnous bleus.
Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), il ne reste plus qu’environ 415 000 éléphants en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du XXe siècle. Les éléphants d’Asie et d’Afrique sont considérés comme menacés d’extinction, à l’exception des populations d’Afrique du Sud, du Botswana, de Namibie et du Zimbabwe, qui sont seulement considérées comme « vulnérables ».