Bourse Entreprise

Pourquoi le carburant électrique sur l’autoroute vous coûte autant que l’essence

Malgré ces couacs tarifaires, le réseau de recharge sur autoroute continue de se développer. L’Association des sociétés d’autoroutes françaises (Asfa) se vante d’avoir équipé l’ensemble des 364 aires de service de bornes de recharge rapide, à raison d’une borne tous les 50 km en moyenne. Vinci Autoroutes, de son côté, annonce une explosion de la recharge : « En juin, nous avons enregistré 153 000 recharges sur notre réseau, soit + 120% par rapport à juin 2023 « , se réjouit le géant autoroutier, en charge de 4.443 km d’autoroutes en France.

Mais le plus grand défi reste à venir. Alors que seulement 2,5 % du parc automobile français est aujourd’hui électrique, comment les infrastructures s’adapteront-elles lorsque ce chiffre atteindra 20 %, 30 %, voire 50 % ? Vinci Autoroutes esquisse déjà quelques pistes : « En 2035, nous aurons besoin de 80 terminaux sur nos zones les plus importantes « 2035, cette fameuse étape de l’UE, qui veut bannir à jamais l’énergie thermique, nous paraît à la fois lointaine, mais aussi très proche au vu des progrès en termes d’infrastructures.

Les sociétés concessionnaires travaillent sur des solutions innovantes : terminaux mobiles pour les heures de pointe, systèmes de guidage intelligents pour optimiser la distribution des recharges. On parle même de terminaux capables de reconnaître automatiquement les véhicules, facilitant ainsi le processus de paiement.

En attendant ces avancées, les conducteurs de véhicules électriques doivent jongler entre la recharge à domicile, plus avantageuse, et les séances de sudoku sur les aires d’autoroute. Marlies et Steve, que nous avons rencontrés à la station-service de Morainvilliers, considèrent les bornes de recharge comme « au moins 50 % plus cher  » sur l’autoroute. Steve essaie de rationaliser :  » D’abord, comme il faut s’arrêter, ils fixent le prix qu’ils veulent. Et puis, investir dans de telles infrastructures coûte cher. Il faut que les concessionnaires fassent des bénéfices… « .

Au final, si la mobilité électrique reste un pilier essentiel de la transition énergétique, son modèle économique longue distance a encore besoin d’un sérieux coup de pouce. Entre coûts d’infrastructures, commissions des concessionnaires et attentes des consommateurs, l’équation semble complexe à résoudre. Pour l’heure, on sait très bien qui paie cette facture un peu trop élevée.

Source : Le Parisien

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page