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Pourquoi le cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou est-il sur le point de se disloquer ?

Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu, a menacé samedi de démissionner si un « plan d’action » pour l’après-guerre à Gaza n’était pas adopté d’ici trois semaines.

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime lors d'une cérémonie marquant la Journée de commémoration de l'Holocauste, à Jérusalem, le 5 mai 2024. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Attaque ou conditions météorologiques difficiles ? On ne connaît pas encore les causes de l’accident d’hélicoptère qui a coûté la vie au président iranien Ebrahim Raïssi dimanche 19 mai, mais à Téhéran certains n’hésitent pas à pointer du doigt l’ennemi juré : Israël.

Ces accusations pour l’instant infondées n’ont rien de très surprenant tant le contexte est actuellement inflammable entre les deux pays. Le mois dernier, après une frappe israélienne contre le consulat de Damas à Téhéran, le régime des mollahs a répondu en lançant plus de 350 missiles et drones vers Israël. Le président Raïssi et surtout son ministre des Affaires étrangères, qui appartenait au même appareil, apparaissent comme les principaux soutiens du Hamas. Cela dit, il est peu probable, comme nous l’avons dit, que leur disparition ait un impact majeur sur la politique intérieure. Comme en politique étrangère, le véritable leader est le guide suprême. Ali Khamenei.

Cette disparition intervient néanmoins au moment où le gouvernement israélien est lui aussi en pleine tempête. Les premières critiques publiques sont venues du ministre de la Défense mercredi dernier. Lors d’une conférence de presse, Yoav Gallant, membre du Likoud, s’interroge sur le scénario de Benjamin Netanyahu, qui envisage de vaincre le Hamas, d’où les opérations militaires sur Rafah après avoir rasé le nord de l’enclave palestinienne, et de donner à Israël les clés de l’administration de la bande de Gaza. Il lui demande plutôt « préparer » un « alternative gouvernementale au Hamas », ce qui serait moins hostile à l’État juif.

Samedi, un autre membre important du cabinet de guerre, créé après les attentats du 7 octobre, a mis une forte pression sur le Premier ministre. Benny Gantz, son principal adversaire, ancien chef de cabinet, met sa démission dans la balance. Si un véritable plan stratégique n’est pas adopté d’ici le 8 juin précisément, alors il claque la porte. Jamais en sept mois ce comité n’a semblé aussi proche de l’implosion.

Le projet de Benjamin Netanyahu ne leur convient pas car il n’est pas clair. Le premier ministre est effectivement pris entre deux feux. D’un côté, ses alliés d’extrême droite au sein du gouvernement, à qui il doit sa majorité et son maintien au pouvoir. Ils veulent recoloniser Gaza.
De l’autre, les États-Unis et leurs alliés, qui ne souhaitent pas une présence israélienne durable dans l’enclave palestinienne et réclament une véritable stratégie politique. Position partagée par l’opposition. Sans aller jusqu’à une solution à deux États, Benny Gantz appelle à ce que les affaires civiles soient gérées par une administration partagée entre Américains, Européens, pays arabes et palestiniens.

Depuis le 7 octobre, la popularité du Premier ministre a plongé. Chaque samedi, des manifestations parfois violentes ont lieu un peu partout en Israël pour contester son incapacité à avoir empêché l’attaque, son incapacité à obtenir un accord sur la libération des otages encore aux mains du Hamas, et à exiger des élections anticipées sans attendre le prochaines élections prévues en octobre 2026.

Selon un sondage réalisé il y a deux mois par le quotidien israélien Maariv, si des élections avaient lieu aujourd’hui, le Likoud, le parti de Benjamin Netanyahu, perdrait la moitié de ses sièges à la Knesset. Tandis que le parti de Benny Gantz, le camp de l’unité nationale, multiplierait son score par trois. Il faut aller aux urnes en septembre, dit Benny Gantz, qui menace d’un « Fracture de la nation » Israélien. A ce stade en tout cas sans perspective de cessez-le-feu malgré les appels renouvelés de Washington, seul un changement d’équilibre au sein de l’exécutif pourrait permettre de sortir de l’impasse. Pendant ce temps, les civils de Gaza sont toujours sous le feu des tirs. Dimanche à l’aube, un bombardement israélien a fait 31 morts dans un camp de réfugiés.

Eleon Lass

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