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Pourquoi l’assurance obsèques est dans le viseur de la Répression des Fraudes

L’Agence de répression des fraudes (DGCCRF) appelle les consommateurs à la vigilance face aux « pratiques commerciales trompeuses persistantes » dans les secteurs de l’assurance obsèques et des services funéraires, à la veille de la Toussaint.

Lors d’une enquête visant la loyauté des pratiques commerciales dans le secteur des pompes funèbres (banques, assurances, mutuelles, courtiers, pompes funèbres) réalisée en 2022, la DGCCRF indique « qu’un tiers des 69 professionnels contrôlés présentent(ai) ent anomalies, qui ont donné lieu à 27 avertissements et cinq ordres de conformité.

« Ces actes de consommation interviennent dans un contexte émotionnel, susceptible d’affecter la vigilance des consommateurs »

« Important » de surveiller ce secteur

Les manquements vont de la modification unilatérale du contenu du contrat d’assurance, à des contrats qui ne couvrent pas certains frais comme le creusement de la tombe, avec une reliquat à la charge de la famille, détaille la Direction générale de la concurrence et de la consommation. et la répression de la fraude. Pratique également courante : des personnes qui ne sont pas informées qu’elles cotisent bien au-delà du montant versé à leur décès.

« Il s’agit d’une assurance vie, ces contrats d’assurance obsèques visent à financer les frais liés aux obsèques, ce ne sont pas des produits d’épargne, et les excédents de cotisations ne sont ni remboursés ni capitalisés », rappelle François Sobry, porte-parole de la DGCCRF. « C’est un secteur qu’il est important pour nous de surveiller car ces actes de consommation se déroulent dans un contexte émotionnel, susceptible d’affecter la vigilance des consommateurs qui, par ailleurs, sont peu habitués à ce type de service commercial », ajoute-t-il.

« Manque de lisibilité globale »

Mi-octobre, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a adopté un avis sur les contrats d’assurance obsèques, après avoir également constaté un « manque de lisibilité globale de l’information précontractuelle fournie aux souscripteurs, notamment en raison du caractère inapproprié des réglementation applicable aux contrats funéraires ». Les vendeurs de contrats d’assurance obsèques s’engagent à améliorer leur information.

« 68 % des 623 établissements inspectés présentent des anomalies »

En 2020, la DGCCRF a également surveillé les pratiques commerciales des services funéraires, révélant de nombreuses insuffisances en matière d’information des consommateurs, engendrant de potentiels surcoûts pour les familles des défunts. Ainsi, « 68 % des 623 établissements inspectés présentent des anomalies. 204 avertissements, 214 injonctions, 32 amendes administratives et trois plaintes pénales ont été prononcées à la suite des investigations », détaille le communiqué de la DGCCRF.

Certains opérateurs entretiennent également une confusion entre les prestations légalement obligatoires (mise à disposition d’un cercueil, crémation et/ou enterrement) et les prestations facultatives (toilettes funéraires, fourniture de caveaux ou de marbrerie). « Des différences importantes entre le prix des cercueils affichés et celui facturé aux familles » ont également été constatées.

Nouvelle enquête lancée en 2024

Face aux manquements constatés, la DGCCRF a engagé une nouvelle enquête nationale ciblant le secteur des services funéraires qui a débuté en 2024 et se poursuivra jusqu’en 2025. Avec un objectif de 1 000 opérateurs contrôlés au niveau national, cette enquête permettra d’établir un nouvel état des lieux des pratiques commerciales dans le secteur des pompes funèbres. le secteur funéraire, notamment en termes d’information des consommateurs.

Côté chiffres, la DGCCRF rappelle qu’en 2023, 205 000 décès étaient couverts par l’assurance obsèques, soit 32 % des 638 000 décès annuels. Le marché des contrats d’assurance obsèques représente, en France, en 2023, 1,8 milliard d’euros de cotisations pour un volume de plus de 5,4 millions de contrats (+ 3,4 % par rapport à 2022), qui se répartissent entre 81 % de contrats de capital et 19 % de contrats de services. .

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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