Le variant clade 1b du virus mpox a été détecté en Suède et au Pakistan, ont annoncé jeudi 15 et vendredi 16 août les autorités locales. Une première hors d’Afrique. Son arrivée en France n’est qu’une question de temps, selon l’OMS et des experts interrogés par BFMTV.
La France bientôt touchée ? Après que le nouveau variant du virus mpox a été détecté dans plusieurs pays africains, notamment en République démocratique du Congo, puis en Suède, une première en Europe, des médecins estiment que des cas seront très probablement bientôt détectés sur le territoire français.
« (Le variant) ne se limite pas à l’Afrique, les gens se déplacent, ont des contacts avec l’extérieur et il y a une possibilité de petite diffusion (de la maladie) », a déclaré vendredi 16 août sur BFMTV le Dr Robert Sebbag, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris (AP-HP), évoquant l’augmentation des déplacements de personnes à travers le monde.
« Aujourd’hui, il n’y a plus de frontières en matière de virus, comme on l’a vu avec le Covid », rappelle-t-il.
« On va voir des cas importés dans pas mal de pays », ajoute notre consultant santé Jean-Pierre Thierry sur BFMTV.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) elle-même a prévenu, après la découverte du cas suédois, que l’Europe allait probablement connaître davantage de cas de mpox importés dans les « prochains jours » et « prochaines semaines ». Depuis, un cas a été détecté au Pakistan chez une personne revenant « d’un pays du Golfe », selon les autorités.
En fait, le sous-variant du clade 1b détecté en Suède, qui est une première en dehors du continent africain, a été diagnostiqué chez une personne qui revenait d’un voyage en Afrique, a indiqué l’Agence suédoise de santé publique, preuve que le variant peut se propager rapidement à un nouveau territoire.
Déjà, lors de l’épidémie d’un autre variant du MPOX, le variant clade 2, en 2022, la maladie s’était propagée sur un nouveau continent en raison du déplacement d’un patient.
« C’était une personne qui était arrivée du Nigeria en Angleterre, et très vite cela s’est répandu dans toute l’Europe », se souvient le Dr Robert Sebbag.
Il n’y a cependant pas lieu de paniquer. Les deux médecins appellent simplement à rester bien informés sur l’évolution du virus.
« Il faut rester extrêmement vigilant et, en cas d’affection cutanée, il faut se faire tester pour savoir s’il s’agit de MPOX », précise l’infectiologue, qui recommande de consulter en cas d’éruptions cutanées et de lésions cutanées.
Par ailleurs, ils soulignent que des vaccins dérivés du vaccin contre la variole sont disponibles en Europe. Cela permet aux autorités sanitaires de mettre en place la vaccination des cas contacts dans différents pays. « La stratégie a fait ses preuves », souligne notre consultant Jean-Pierre Thierry.
« Hors de question » de mettre en place une « vaccination systématique » de la population générale, estime toutefois l’infectiologue. Même discours de Jean-Pierre Thierry pour qui « on ne va pas limiter les déplacements des gens ».
De son côté, le ministère français de la Santé recommande de « vérifier régulièrement l’état de sa peau (y compris au niveau génital) ». Il encourage également à « être réactif en cas de symptômes, notamment si l’on fait partie d’un groupe dit à risque (nombreux partenaires sexuels) ».
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