Pourquoi l'arrivée du nouveau Renault Rafale comme voiture présidentielle est-elle presque une honte ?
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Pourquoi l’arrivée du nouveau Renault Rafale comme voiture présidentielle est-elle presque une honte ?

Pourquoi l’arrivée du nouveau Renault Rafale comme voiture présidentielle est-elle presque une honte ?

A l’occasion des célébrations du 14 juillet ce dimanche, le président de la République Emmanuel Macron a dévoilé sa nouvelle voiture officielle. Le véhicule présidentiel reste un SUV, mais change de camp, le DS7 Crossback est out, remplacé par le Renault Rafale. Et change aussi de pays de production. En effet, le DS7 de la galaxie Stellantis est fabriqué en France à Mulhouse tandis que le SUV coupé au losange voit le jour, en Espagne, dans l’usine de Palencia. Qui reste tout de même un assemblage en Europe, l’honneur est sauf. Une fabrication chinoise reste impensable pour transporter le premier des Français, ce qui a fatalement fermé la porte aux Citroën C5 X et DS 9.

Les voitures présidentielles les plus remarquables

Un Rafale toujours aussi affûté

La calandre du Renault Rafale présidentiel est tricolore.
La calandre du Renault Rafale présidentiel est tricolore.© DR

Le Renault Rafale Présidentiel est tout de même un peu particulier. Il repose sur un empattement allongé pour que l’occupant de l’Elysée soit à l’aise à bord mais aussi pour qu’il puisse se déplacer en toute sécurité, un blindage – comme c’était le cas du DS7 avant lui, nous l’avons testé – dont les caractéristiques n’ont pas été dévoilées comme on pouvait s’y attendre et des aménagements spécifiques qui restent secrets ont été ajoutés.

Ce n’est en revanche pas le cas de la peinture bleu foncé spécifique, de la calandre dont le motif en losanges arbore un motif tricolore et du drapeau aux couleurs de la nation flottant sur l’aile avant droite, bien visible. De plus, si votre carrossier peut repeindre votre Renault Rafale dans une teinte plus foncée, vous pourrez créer une illusion mais il n’est pas certain que vous ayez le droit de rouler avec un fanion.

Fini le temps de l’excellence et des pièces uniques

Il est impossible de reconnaître la Citroën Traction 15/6 qui sert de base à ce véhicule présidentiel carrossé par Chapron.© DR

Fini le temps où les maîtres carrossiers transformaient les véhicules présidentiels en modèles exclusifs. Des pièces uniques, comme la méconnaissable Citroën Traction 15/6H carrossée spécialement pour le Président René Coty, en 1956, par Franay en limousine ou sa version cabriolet voir photo ci-dessus réalisée par Henri Chapron.

Ou encore plus spectaculaire, la Citroën DS21 plus connue sous le nom de 1 PR 75 transformée par Chapron dont la longueur atteint 6,53 m attribuée à Charles de Gaulle. Des véhicules d’apparat qui, compte tenu du contexte économique et écologique, ne sont plus d’actualité.

A gauche, la Citroën Traction 15/6 à carrosserie limousine de Franay et à droite le cabriolet de Chapron.© DR

La démonstration ultime du genre eut lieu lors de l’investiture du président Nicolas Sarkozy en 2007, descendant les Champs Elysées au volant de la Peugeot 607 Paladine conçue par le carrossier français Heuliez, qui avait auparavant construit les limousines Peugeot 604.Une pièce unique qui à l’époque avait déjà 7 ans, un recyclage qui avait le mérite d’être peu coûteux tout en véhiculant une image positive.

La Peugeot 607 Paladine, concept-car conçu en 2000, a été utilisée en 2007 pour l’investiture du président Nicolas Sarkozy.© DR

Son successeur François Hollande a plutôt misé sur une DS5 décapotable, un véhicule qui a en quelque sorte initié le virage vers le SUV. Dans la même lignée, un Renault Espace, un DS7 Crossback puis un Peugeot 5008 ont suivi. On se souvient du 14 juillet 2005, lorsque le président Jacques Chirac avait pris place dans une Citroën C6 avant même que le véhicule ne soit commercialisé. Autre époque, autres mœurs.

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