Depuis des années, le gouvernement français prône l’adoption massive de voitures électriques comme solution aux défis environnementaux et énergétiques. Pourtant, le Président lui-même ne semble pas encore prêt à franchir le pas. En témoigne l’adoption du dernier Renault Rafale, son nouveau véhicule officiel. Pourquoi ce choix en contradiction avec le discours officiel ?
Sécurité et prestige
La première raison de l’absence d’une voiture présidentielle électrique est liée à des exigences de sécurité spécifiques. Le véhicule du Président de la République est loin d’être un véhicule ordinaire. Hautement personnalisé, il est conçu pour répondre à des normes de sécurité exceptionnelles.
Ainsi, le blindage, élément essentiel de la protection présidentielle, représente un enjeu majeur pour l’électrification. L’ajout de plaques de blindage et de vitres pare-balles augmente considérablement le poids du véhicule, ce qui a un impact direct sur l’autonomie d’une voiture électrique. Bien que des constructeurs comme BMW aient démontré la possibilité de concilier blindage et motorisation électrique, cette combinaison reste un défi technique et économique de taille.
De plus, La voiture présidentielle doit pouvoir parcourir de longues distances sans contraintes. L’autonomie limitée des véhicules électriques actuels et le temps de recharge peuvent être perçus comme des obstacles à la flexibilité nécessaire aux déplacements officiels. Imaginez un convoi présidentiel s’arrêtant tous les 400 kilomètres pour une recharge de 20 minutes ? Le système de sécurité serait un casse-tête.
Toutefois, pour la plupart des trajets courts, comme ceux entre l’Élysée et différents lieux de la capitale, ces contraintes ne constitueraient pas un obstacle majeur à l’utilisation d’un véhicule électrique.
Le choix d’une voiture présidentielle n’est pas seulement dicté par des considérations pratiques. La voiture du Président a aussi une dimension symbolique. Elle est censée représenter l’excellence de l’industrie automobile nationale et le prestige de la fonction présidentielle. Le Renault Rafale, bien qu’hybride et non entièrement électrique, se positionne ainsi comme un modèle très haut de gamme. Ce positionnement correspond à l’image que l’on attend traditionnellement d’une voiture présidentielle. D’où la mise à l’écart d’alternatives comme le Renault Scenic E-tech, certes électrique, mais moins prestigieux.
Enjeux industriels et politiques
Le choix de la voiture présidentielle intervient également dans un contexte de concurrence intense entre les constructeurs automobiles français. Après plusieurs années de domination de DS (marque du groupe Stellantis), le retour de Renault dans le garage de l’Élysée constitue un coup marketing majeur pour le constructeur au losange.
La collaboration entre Renault et l’Elysée est chargée d’histoire. Elle marque également le savoir-faire français dans le domaine automobile. Problème : Le Renault Rafale, bien que conçu par une entreprise française, est assemblé en Espagne. Dès lors, le message devient plus confus et contraste avec le discours sur la réindustrialisation et le « Made in France » porté par Emmanuel Macron. Pire, il illustre les difficultés de l’industrie automobile française à concilier compétitivité, innovation et production nationale.
Ce choix est d’autant plus regrettable que d’autres modèles, comme la Peugeot e-5008 électrique assemblée en Franceaurait pu répondre aux critères de prestige, d’électrification et de production nationale. Alors pourquoi un tel arbitrage ? L’Elysée n’a fourni aucune explication.
- La nouvelle voiture officielle du président de la République n’est pas électrique
- Ce choix s’explique par des contraintes techniques et des enjeux symboliques.
- Ce choix pose également des questions de cohérence entre le discours politique et les actions en matière de réindustrialisation et de transition écologique.
📍 Pour ne rien manquer de l’actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.