Pourquoi la voile est invisible aux JO de Paris 2024
Jeoffro René
Y aura-t-il de la voile aux JO de Paris 2024 ? Probablement sur une chaîne payante. Et sur le service public ? Vide absolu, météo morose et même quand un équipage français dispute une finale et décroche une médaille, comme ce vendredi 2 août 2024, au matin, en 49er FX pour le duo français Charline Picon-Sarah Steyaert. Qui a intéressé les médias… Quand elles se sont fait demander en mariage par leurs conjoints alors qu’elles ont décroché leur médaille de bronze !
En foil board, Hélène Noesmoen, du centre d’entraînement de Brest, s’est qualifiée pour les Medal races. On n’a rien vu. Pas une seule image du départ ni de la course. Un véritable déni des sports maritimes, sans parler de la maritimité pour un pays qui revendique trois belles façades mais continue de regarder vers ou depuis Paris.
Pendant ce temps, sur le service public, on préfère diffuser l’intégralité des épreuves d’escrime (dont presque personne ne comprend les règles ni les gestes) ou les matchs de hockey dont personne ne se soucie le reste de l’année. On ne parlera même pas du football, du basket-ball et du tennis qui peuvent être suivis toute l’année, souvent à un tout autre niveau.
Pour la voile, les JO restent un Everest, l’aboutissement de bien plus de quatre ans de travail, la consécration de centaines de sorties en été et en hiver, avec de vrais athlètes dont la préparation n’a rien à envier aux nageurs et aux marathoniens.
Et pourtant tout pour la télé !
Et on entend sans cesse parler de règles de régates trop compliquées. Les nouveaux formats olympiques ont gagné en simplicité et en visibilité sur des parcours raccourcis et des supports spectaculaires qui ont tout pour la télé. Les régates du dernier championnat du monde d’IQ Foil ont été diffusées en direct de Brest. On s’est régalés. Mais la voile arrive toujours derrière l’équitation et ses épreuves lunaires de dressage, et tous les autres sports qui ont plus de médiatisation tout au long de l’année. Alors voilà, la voile ne serait pas assez populaire pour avoir une retransmission sur le service public.
Dans le concert d’éloges qui entoure ces JO 2024, la couverture des épreuves de voile fait tache, à l’exception du surf très bien retransmis depuis la vague tahitienne de Teahupo’o. Pour ces JO de Paris, au pays d’Éric Tabarly, la voile est passée incognito. Ce n’est pas comme si le foil n’explosait pas à travers le monde ou que la Route du Rhum et le Vendée Globe faisaient toujours un carton.