Les Bourses mondiales ont chuté à l’ouverture lundi, alarmées par un ralentissement du marché de l’emploi américain qui fait craindre aux investisseurs une récession aux Etats-Unis.
De Tokyo à New York en passant par Paris, les principales Bourses mondiales se sont effondrées lundi. Les marchés ont été effrayés par le risque d’un ralentissement de l’économie américaine, et notamment du marché de l’emploi, qui pourrait être bien plus brutal que prévu. Le taux de chômage a notamment augmenté en juillet, à 4,3%.
Un krach boursier mondial
Dans le détail, les trois principaux indices de Wall Street ont reculé à l’ouverture : le Nasdaq a chuté de 3,10%, porté par le recul des géants technologiques américains. L’indice élargi S&P 500 a reculé de 2,48% et le Dow Jones de 2,11%. En Europe, Paris a reculé de 1,41%, Londres de 2,25%, Francfort de 1,89%, Amsterdam de 2,63% et Milan de 2,07%.
En Asie, l’indice Nikkei de Tokyo a chuté de 12,4%, la plus forte baisse en points de son histoire. Le resserrement monétaire de la Banque du Japon et la hausse du yen ont ajouté aux craintes de récession aux Etats-Unis et provoqué l’effondrement de la Bourse de Tokyo. Taïwan et Séoul ont chuté de plus de 8%.
« Tech » dans le rouge
La première bulle à éclater a été celle de l’intelligence artificielle, incarnée par Nvidia. Le spécialiste des microprocesseurs, qui avait été un temps l’entreprise la plus valorisée au monde devant Apple et Microsoft, a chuté de 14% lundi, soit 35% de moins que son plus haut historique.
De même, Apple, l’entreprise technologique considérée comme la plus sûre au monde, a poursuivi sa chute amplifiée par la nouvelle du samedi 3 août : Berkshire Hathaway, la société du milliardaire et investisseur de génie Warren Buffett, a vendu la moitié de ses actions Apple au cours du second semestre, pour des raisons fiscales. L’action était en baisse de 7,3 % ce lundi matin.
Dans le secteur technologique, Tesla a perdu 7,77%, Alphabet 3,46%, Apple 5,05%, Amazon 5,95%, Meta 4,71% et Microsoft 4,33%. En Europe, ASML a chuté de 2,10%, SAP de 4,35% et Capgemini de 3,79%.
Chute de l’emploi
La panique a été déclenchée vendredi par la publication des chiffres de l’emploi de juillet aux Etats-Unis, qui ont montré une forte hausse du chômage. Il touche désormais 4,3% de la population active, tandis que les créations d’emplois (114.000) ont accusé une baisse inattendue par rapport à juin (179.000).
A cela s’ajoute un indice d’investissement industriel catastrophique et une désaffection des consommateurs, attestée par les résultats médiocres des entreprises de consommation de masse, comme McDonald’s ou les compagnies aériennes. Bulle technologique, investissement en baisse, consommation atone : les ingrédients qui font craindre une récession sont là, selon les spécialistes.
Autre indicateur : le pétrole était lui aussi pénalisé par les craintes de récession : le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,89%, à 76,13 dollars, atteignant son plus bas niveau depuis début janvier. L’équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), perdait 0,95%, à 72,82 dollars, peu après avoir dégringolé à son plus bas niveau en six mois.
Le yen s’envole, le bitcoin s’effondre
A contre-courant, le yen a enregistré lundi une envolée spectaculaire, profitant de son statut de valeur refuge au milieu des craintes de récession aux Etats-Unis, portées par un mouvement de liquidation d’opérateurs spéculatifs. La monnaie japonaise s’est ainsi envolée de 2,74% face au dollar, à 142,62 yens pour un dollar, et de 2,10% face à l’euro, à 156,58 yens pour un euro.
Autre valeur refuge, le franc suisse gagnait 1,26% face au dollar, à 1,1774 dollar pour un franc. A l’inverse, le bitcoin, considéré comme un actif risqué, a chuté de près de 20% depuis vendredi soir.