pourquoi la menace des Insoumis n'a quasiment aucune chance de réussir
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pourquoi la menace des Insoumis n’a quasiment aucune chance de réussir

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Le bureau de l’Assemblée a jugé mardi que la proposition de destitution était « recevable ». Elle sera donc débattue en commission des lois ainsi qu’en séance publique.

Ce mardi 17 septembre, le bureau de l’Assemblée nationale – où les députés de gauche sont majoritaires – a statué « admissible » la procédure de destitution du président de la République engagée par La France Insoumise. La menace avait été brandie le 18 août dans un texte publié dans La Tribune du dimanchePlusieurs dirigeants de LFI ont accusé le président de la République de « coup d’État institutionnel contre la démocratie »Selon eux, c’est la volonté de la personne concernée qui est en cause. « nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat politique » élections législatives anticipées qui ont placé le Nouveau Front Populaire en tête (193 députés), mais loin de la majorité absolue (289 députés).

Des débats auront donc lieu. Mais leur combat pour destituer le locataire de l’Élysée de son mandat n’a, en théorie, quasiment aucune chance d’aboutir compte tenu des équilibres parlementaires. Le Figaro explique pourquoi.

De nombreux obstacles

L’article 68 de la Constitution prévoit en effet que le Président de la République « ne peut être révoqué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Apparemment sibyllin, le « échec » en question concerne la « comportement politique » mais aussi « privé » du président, « à condition que ses actes aient porté atteinte à la dignité de sa fonction »détaille le site vie-publique. Dans leur chronique, les auteurs estiment « Il est clair que le refus de reconnaître une élection législative et la décision de l’ignorer constituent un manquement répréhensible aux exigences fondamentales du mandat présidentiel ».

Une telle procédure doit toutefois surmonter plusieurs obstacles. D’abord, les parlementaires à l’origine du processus doivent convaincre l’Assemblée nationale et le Sénat de se constituer en « Haute Cour ». La seule mission de cette instance issue de la révision constitutionnelle de février 2007 et présidée par la présidente du Palais Bourbon – la macroniste Yaël Braun-Pivet en l’occurrence – est de prononcer la destitution du président.

Une menace étouffée dans l’œuf

La convocation de cette « Haute Cour » nécessite une proposition de résolution qui doit être successivement validée par le Bureau de l’Assemblée (le PFN dispose d’au moins 12 voix sur 22), puis adoptée en commission des lois, et dans l’hémicycle à la majorité des deux tiers. Un processus similaire doit ensuite être mené au Sénat, à majorité de droite.

Mais si La France Insoumise, qui compte entre 70 et 80 députés, peut a priori soumettre seule sa résolution à l’Assemblée nationale (il faut 1/10e des 577 députés), obtenir l’accord des 2/3 des députés, soit 384 parlementaires, paraît impossible. Dans l’hypothèse – morte dans l’œuf après le refus du PS de soutenir cette procédure d’impeachment – où tous les députés du NFP voteraient pour, il n’y en aurait que 151…

Et même si la Haute Cour est constituée, la destitution du président de la République devra également être votée à la majorité des deux tiers de ses membres (soit 617 parlementaires sur 925). Très peu probable donc, compte tenu de l’équilibre des pouvoirs au sein des deux chambres parlementaires.

Depuis son entrée en vigueur, l’article 68 n’a été utilisé qu’une seule fois. En 2016, des députés Les Républicains (LR) avaient lancé une procédure de destitution contre François Hollande en raison de révélations et de confidences classées top secret faites dans le livre de journalistes de l’hebdomadaire Les Républicains (LR). Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme Un président ne devrait pas dire ça… (Stock, 2016). La proposition a été rejetée immédiatement après examen par le bureau de l’Assemblée.

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