pourquoi la Crimée reste la priorité de Kiev
Alouchta, Perevalne, Saky, Simferopol… La nuit du jeudi 23 mai au vendredi 24 mai a été marquée par de nouveaux bombardements en Crimée, territoire occupé par les forces russes depuis 2014, mais que l’Ukraine ne compte pas laisser entre ses mains depuis Moscou. Selon plusieurs messages et images diffusés sur les réseaux pro-ukrainiens, des missiles ATACMS à longue portée ont atteint plusieurs localités, situées au sud de la péninsule, touchant ici une station radar, là un centre de télécommunications… Deux personnes ont été tuées dans les bombardements. , selon les autorités locales.
Ces frappes ciblées sur la Crimée sont quasi quotidiennes depuis le début du printemps. Presque chaque nuit, des missiles et des drones, aériens et navals, sont lancés par les Ukrainiens sur des installations militaires russes.
L’aérodrome de Belbek, situé au sud de la péninsule, a été bombardé deux nuits de suite, entre le 14 et le 16 mai. Plusieurs avions de combat et systèmes anti-aériens y auraient été détruits ou endommagés. La station radar à longue portée du mont Ai-Petri, sur la côte sud, a été touchée le 12 mai. Le 19 mai, une corvette lance-missiles a été coulée dans le port de Sébastopol…
Si cette obsession de la Crimée pouvait paraître légitime lorsque les forces ukrainiennes avaient l’initiative sur le terrain, elle est plus provocante au vu des difficultés que Kiev rencontre aujourd’hui dans le nord et l’est du pays. Pourquoi disperser ses forces et ne pas les concentrer sur les assauts menés par les troupes moscovites dans le Donbass et dans la région de Kharkiv ? Les drones et les missiles lancés sur les aérodromes et bases russes en Crimée ne seraient-ils pas plus utiles pour aider les brigades ukrainiennes à contenir les avancées ennemies sur le continent ?
« Priorité stratégique »
Selon les analystes occidentaux, l’Ukraine ne peut pas se permettre d’abandonner la péninsule. « La Crimée a été présentée par (Président) Volodymyr Zelenski comme priorité stratégique de 2024. Les Ukrainiens sont obligés d’y rester actifs, même si leurs préoccupations aujourd’hui se situent davantage dans le Donbass et la région de Kharkiv.»explique Thibault Fouillet, directeur scientifique de l’Institut d’études de stratégie et de défense.
Les succès rencontrés par les Ukrainiens dans la région, où ils ont notamment chassé la flotte russe de la mer Noire du port de Sébastopol, permettent également de contrebalancer les déceptions rencontrées au Nord et à l’Est, ce qui est utile pour soutenir le moral. les troupes et la population.
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