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Pourquoi la consigne des bouteilles en verre a-t-elle disparu en France ?

Le système de consigne des bouteilles en verre fait son retour en France, avec un lancement dans quatre régions de l’Ouest et du Nord, avant une généralisation prévue sur tout le territoire. Ce système, qui avait disparu avec l’avènement des bouteilles jetables et les mutations industrielles, permet désormais aux consommateurs de récupérer entre 20 et 30 centimes d’euro en rapportant leurs bouteilles en magasin. Pourquoi cette pratique a-t-elle été abandonnée, et pourquoi fait-elle son retour aujourd’hui ? Pour le savoir, nous recevons Nicolas Martyprofesseur d’histoire économique contemporaine à l’Université de Perpignan.

L’histoire de la consignation

L’invention des bouteilles en verre consignées remonte au XIXe siècle en Angleterre. Le système de réutilisation des bouteilles a également été mis en place dans les colonies africaines, où la verrerie était plus rare qu’en France métropolitaine, rappelle Nicolas Marty. Le système de consigne ne s’est toutefois généralisé qu’après la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il est devenu une obligation légale. Au cours des années 1930, le Front populaire, sous l’impulsion des radicaux, a proposé cette loi, qui a été globalement bien accueillie par la Chambre des députés. Cependant, la grande distribution, axée sur la rentabilité, s’est montrée plus hostile à sa généralisation et a pesé dans l’abandon de ce système.

Un retour contrasté

Le professeur explique que la consigne des bouteilles représente une chaîne de paiements très large, qui s’étend du producteur au conservateur. Il explique qu’il s’agit d’un « système vertueux », caractérisé par une faible circularité, une bouteille pouvant être utilisée jusqu’à vingt fois de suite. Nicolas Marty rappelle toutefois que des industriels comme Danone ou Nestlé privilégient le recyclage des emballages plutôt que leur réutilisation, car le recyclage est plus simple à gérer administrativement. Ils préfèrent donc mettre en avant le caractère recyclable de leurs produits plutôt que d’opter pour des systèmes de réutilisation plus complexes.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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