Actualité politique

pourquoi la bataille juridique pour la présidence républicaine n’est pas terminée

Publié


Mise à jour


Temps de lecture : 3 minutes

Eric Ciotti s'adresse aux journalistes au lendemain de son éviction de la présidence du parti Les Républicains, à Paris, le 13 juin 2024. (QUENTIN DE GROEVE / AFP)

Le bureau politique LR a voté l’exclusion d’Éric Ciotti, qui contestait la légalité de la démarche. Le tribunal a suspendu la sanction, sans se prononcer sur le fond de l’affaire.

« La justice a parlé, je suis président des Républicains », s’est félicité Eric Ciotti, vendredi 14 juin, au soir. Le patron de LR s’est-il réjoui trop tôt ? Tandis que leLe bureau national du parti a voté deux fois l’exclusion de son leader, après son accord électoral avec le Rassemblement national pour les élections législatives, le tribunal judiciaire de Paris a décidé de suspendre la sanction.

Mais la bataille juridique ne fait que commencer. Le tribunal a en effet statué en référé, c’est-à-dire dans le cadre d’une procédure d’urgence. Cette invalidation est donc temporaire. Le tribunal a précisé dans ses motifs, consultés par franceinfo, que cette suspension n’est valable que «jusqu’à ce qu’une décision finale sur le fond soit rendue». Un tribunal doit être saisi « dans les huit jours » par « la partie la plus diligente »sinon « la mesure de suspension » des deux voix du bureau national des Républicains « va expirer ».

Cela signifie qu’Eric Ciotti devra une nouvelle fois contester devant les tribunaux la validité juridique de son éviction de la direction des Républicains. Sur X, le compte LR a déjà annoncé s’emparer « le juge de première instance le plus rapidement possible ». Cette fois, il ne s’agira plus d’un éventuel gel de la procédure, mais de l’arbitrage de tous les différends entre les parties. Ce délai va se heurter à un autre, purement politique : le député des Alpes-Maritimes prend la direction du parti deux jours avant l’expiration du délai de présentation des candidats aux élections législatives anticipées, dimanche 16 juin, à 18 heures. Préfecture.

La procédure sommaire vise pour prévenir des dommages ou faire cesser un trouble illicite, selon le site Vie-publique.fr. Dans ce cas, c’est« éviter la perte irrévocable pour Eric Ciotti de la possibilité de se présenter aux élections nationales en tant que membre du parti dont il revendique la présidence », selon l’arrêt consulté par franceinfo. Le magistrat souligne également que les juges des référés n’ont pas « vocation à s’immiscer dans les modalités de gouvernance des Républicains »mais pour appliquer une mesure « compte tenu de l’urgence et de la gravité du conflit » qui opposent le député des Alpes-Maritimes et lee bureau politique du parti de droite.

En statuant sur l’exclusion d’Eric Ciotti, les magistrats ont également suspendu les effets de cette décision. Ainsi, l’élu niçois pourra utiliser les logos et la marque LR lors de la campagne des législatives en sa qualité de chef de parti, contrairement à ses dissidents. Les juges ont également refusé de convoquer un nouveau bureau politique, au grand désarroi d’Annie Genevard et de François-Xavier Bellamy, qui ont injurié leur président. Eux aussi devront attendre pour défendre à nouveau leur version des faits devant les tribunaux.

Vendredi, l’un des deux avocats de LR, Benoît Verger, a estimé qu’en annonçant une alliance électorale avec le Rassemblement national, Eric Ciotti avait pris une décision. « solitaire » et qu’il « n’avait pas de pouvoir statutaire » pour former cette alliance. Le député des Alpes-Maritimes « violé les statuts » de son propre parti en changeant son « orientation politique »il a insisté. «Le bureau politique s’est réuni au mépris des textes»a plaidé l’autre avocat de LR, Philippe Prigent, qui a fustigé un « putsch ».

L’avocat d’Eric Ciotti, Philippe Torre, a assuré que la décision qui « règlera tous les différends entre les parties » interviendra « dans un an, dans deux ans ». « Nous nous reverrons dans un an pour la décision sur le fond, puis un an plus tard pour l’appel. Car ils vont multiplier les procédures pour agiter. Mais je suis complètement confiant »a-t-il déclaré vendredi sur franceinfo, considérant la décision des juges en référé « particulièrement fort ».

La campagne républicaine se retrouve donc conditionnée par une temporalité judiciaire très éloignée de la frénésie politique. Et aalors que ses dirigeants se déchirent, le camp Ciotti comme celui de ses opposants travaille à l’investiture de leurs candidats aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet. Le président du RN, Jordan Bardella, a annoncé vendredi sur BFMTV que« il y aura un candidat commun » RN-Républicains « dans 70 circonscriptions » lors du premier tour le 30 juin.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page