Les vagues de drones se suivent. Dans la nuit du mardi 28 janvier au mercredi 29 janvier, l’Ukraine a lancé une grande attaque aérienne à l’échelle contre la Russie, la deuxième en moins d’une semaine. Selon le ministère russe de la Défense, pas moins de 104 drones ukrainiens ont été tués au-dessus de neuf régions différentes. Déjà le 24 janvier, une vague impliquant 120 avions, selon Moscou, avait atteint des objectifs en Russie.
► Quelles cibles sont ciblées et pourquoi?
Parmi les sites cibles, les installations énergétiques et en particulier le pétrole, sont en bonne place. L’armée ukrainienne affirme que quatre de ses drones ont frappé une raffinerie du géant russe du pétrole Loukoil situé à Kstovo, dans la région de Nijni-Novgorod, à plus de 700 kilomètres de la frontière ukrainienne. Selon les autorités ukrainiennes, il s’agit de la quatrième installation de ce type en Russie, capable de raffiner chaque année quinze millions de tonnes de pétrole.
Ces grèves contre les installations énergétiques russes sont un moyen de toucher la Russie dans le portefeuille: les ventes d’hydrocarbures constituent une partie considérable du budget national russe et une source essentielle de son économie de guerre.
Atteindre cette industrie d’importance capitale pour Moscou constitue donc un objectif stratégique pour Kiev, afin d’accélérer autant que possible l’usure de la machine de guerre russe, à un moment où les difficultés de son économie sont désormais apparentes. D’autant plus que l’armée ukrainienne est en difficulté sur le terrain et a du mal à stabiliser ses lignes de défense dans la région orientale du Donbass.
► Quelles armes sont utilisées par l’armée ukrainienne?
Ces récentes bombardements dans la profondeur du territoire russe démontrent également, une fois de plus, les efforts déployés par l’Ukraine dans le domaine de la production de drones « Suicide », et particulièrement longtemps. Au cours de la dernière année, ces munitions guidées ont permis à l’Ukraine d’atteindre des objectifs parfois à plus de 1 000 kilomètres indépendamment, sans dépendre de l’autorisation de ses alliés français, britanniques ou américains pour utiliser des missiles qu’ils fournissent. Cependant, on ne sait pas dans quelle mesure ces grèves réalisées au moyen de drones ukrainiens bénéficient de la contribution de l’intelligence occidentale.
La France, le Royaume-Uni et les États-Unis ont respectivement transféré les missiles de cuir chevelu, Storm Shadow et ATACMS en Ukraine, mais leur utilisation reste soumise à une autorisation par le coup, et est systématique la poursuite de ce que Moscou décrit comme un « Escalade ».
Jeudi 21 novembre 2024, l’armée russe avait ainsi réagi à l’emploi des missiles américains ATACMS contre le territoire russe en tirant pour la première fois un missile balistique du type « Orechnik », conçu pour faire des frappes nucléaires, sur la ville ukrainienne Dnipro .