Les derniers développements pourraient toutefois avoir un impact économique considérable. Avec 18 milliards d’euros d’actifs en Argentine, l’Espagne est le deuxième investisseur étranger dans le pays, ce qui signifie qu’une fracture durable nuirait probablement à la situation financière déjà délicate du pays.
Sánchez a laissé entendre qu’il chercherait à soulever le conflit à Bruxelles, mais il n’est pas clair si l’UE pourrait proposer autre chose qu’une condamnation passe-partout des propos de Milei. C’est exactement ce qu’a fait ce week-end le chef de la diplomatie du bloc, Josep Borrell, en déclarant que « les attaques contre les membres de la famille des dirigeants politiques n’ont pas leur place dans notre culture : nous les condamnons et les rejetons, surtout lorsqu’elles émanent de partenaires ».
Milei, quant à lui, semble déterminé à renforcer ses liens avec les dirigeants populistes d’extrême droite européens, qu’il considère comme une base de soutien supplémentaire.
« Mon voyage en Espagne a montré que je suis le plus grand défenseur de la liberté au monde », s’est-il vanté lundi. « Je suis dans une autre ligue. »
Milei et ses alliés sur le continent semblent alignés sur un accord commercial clé entre l’UE et le bloc sud-américain des pays du Mercosur : ils considèrent les exigences de l’UE de conclure l’accord, notamment en matière de durabilité, comme intenables. L’Espagne est traditionnellement le principal allié du Mercosur dans le cadre de cet accord.
Lors d’une récente visite à Bruxelles, Diana Mondino, la ministre argentine des Affaires étrangères, a souligné que la conclusion de l’accord tant attendu était une priorité, mais a également précisé que Buenos Aires chercherait des partenaires commerciaux ailleurs si les deux parties ne parvenaient pas à s’entendre sur l’accord.
Alors que certains partis d’extrême droite européens s’opposent totalement à l’accord, d’autres conviennent avec Milei que l’UE en demande tout simplement trop.
Alors que le soutien aux partis populistes devrait augmenter lors des prochaines élections au Parlement européen, Milei pourrait éventuellement effectuer sa tournée de présentation à Bruxelles. Quel dirigeant européen va-t-il alors cibler ?
Camille Gijs et Antonia Zimmermann ont contribué à ce rapport.