ANALYSE – Le chef de l’Etat a bâti son image politique sur sa volonté de lutter contre les privilèges indus. Les économistes ont applaudi. Ce printemps semble pourtant épuisé.
Du rusé Goupil Renart à Gabriel Attal, une constante s’affirme : les Français n’aiment pas les rentes, et encore moins les rentiers. » Ceux qui ont les revenus les plus élevés sont ceux qui les utilisent pour faire le plus de mal. « , critiquer les auteurs de Le roman de Renart. Près de 1000 ans plus tard, en écho fidèle, le Premier ministre a demandé à un groupe de parlementaires de « lui faire des offres sur la fiscalité des rentes « . A eux de nous faire oublier, à partir de ce concept aussi flou que populaire, le train d’économies qui s’annonce (ou devrait s’annoncer) pour le budget 2025.
Les économistes ne peuvent qu’applaudir : pour eux, une rente caractérise un défaut de marché, une situation où l’absence de concurrence permet à un acteur d’engranger des profits indus au détriment des autres. Les loyers entravent l’efficacité productive. Les physiocrates le soulignaient dès le XVIIIe sièclee siècle. Dans Société féodalel’historien Marc Bloch décrit, à la manière d’un…