Elon Musk a salué les progrès de sa startup avec le deuxième patient implanté, affirmant que des millions de personnes bénéficieront de l’appareil d’ici 10 ans.
« Si tout se passe bien, il y aura des centaines de personnes avec Neuralinks dans quelques années, peut-être des dizaines de milliers dans 5 ans, des millions dans 10 ans,… », a déclaré Elon sur son réseau social, X (ex-Twitter).
Ce jeudi 22 août, le patron de Neuralink s’est réjoui des progrès réalisés par sa startup avec le deuxième patient implanté. Tétraplégique suite à une lésion de la moelle épinière, il a par exemple pu jouer au jeu de tir Contre-attaque et créer des objets en 3D grâce à un logiciel de conception assistée par ordinateur grâce à la puce cérébrale. Une victoire pour Elon Musk, qui s’est néanmoins un peu laissé emporter dans ses déclarations.
Bien que Neuralink ait implanté avec succès deux patients, la startup est critiquée depuis plusieurs années. Déjà en 2020, la MIT Technology Review reprochait à Elon Musk de faire des promesses difficiles à tenir et d’organiser des événements pour susciter l’enthousiasme et recruter des ingénieurs, sans montrer de nouveaux progrès. Car Neuralink s’appuie sur des décennies de recherche mais a aussi une forte concurrence de plusieurs autres entreprises de ce secteur.
Parmi les promesses du milliardaire figure la possibilité de redonner la vue aux personnes aveugles grâce à Neuralink. Une affirmation qui a été contestée dans une étude fin juillet. Les chercheurs assurent que les scientifiques sont encore loin de créer le code neuronal nécessaire pour redonner la vue à ces personnes. Autrement dit, les résultats obtenus par l’implant de la startup seraient limités.
De plus, même si la puce a permis aux deux patients de jouer à des jeux vidéo et de faire d’autres choses, elle est encore loin d’être parfaite, comme l’a reconnu le premier patient dans une vidéo. Ce dernier a également rencontré des problèmes techniques après son implantation, ayant commencé à perdre le contrôle après que les fils de la puce se soient rétractés. Des problèmes que Neuralink a réussi à éviter, jusqu’à présent, avec le deuxième patient.
A cela s’ajoute le long délai nécessaire aux études cliniques et à la réglementation pour autoriser un tel outil au grand public. Des questions médicales sur d’éventuels rejets de ce greffon artificiel se posent toujours, tout comme les éventuels risques de piratage à l’avenir.
Enfin, il ne faut pas oublier qu’Elon Musk est connu pour ses prédictions risquées. Ces dernières années, le patron de Tesla a par exemple affirmé à plusieurs reprises que son entreprise parviendrait à concevoir une voiture autonome, ce qui n’est toujours pas arrivé. Il en va de même pour le premier voyage sur Mars qu’il imagine en 2023…
« Dans 5 ans, y aura-t-il plus de gens neuralinked ou plus de robotaxis Tesla ? », s’est interrogé, non sans ironie, Yann LeCun, directeur du laboratoire Meta AI en réponse à la publication du milliardaire.
Ce n’est pas la première fois qu’il s’en prend à Elon Musk après ses prédictions. En mars dernier, le patron de Tesla affirmait que l’IA serait plus intelligente que les humains d’ici l’année prochaine, une prédiction que Yann LeCun a catégoriquement réfutée. « Non. Si c’était le cas, nous aurions des systèmes d’IA capables d’apprendre à conduire une voiture en 20 heures de pratique (…) mais nous n’avons toujours pas une conduite totalement autonome et fiable », a répondu le scientifique.
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