pourquoi « deux visions s’opposent » entre le Conseil français du culte musulman et la Grande Mosquée de Paris
Ce mois de jeûne se terminera le 10 avril avec la fête de la rupture du jeûne, l’Aïd el-Fitr. La Grande Mosquée de Paris et le Conseil français du culte musulman ont annoncé la même date mais ont utilisé deux méthodes différentes pour la fixer.
Publié
Temps de lecture : 3 minutes
Alors que le Conseil français du culte musulman affirmé dès le 1euh avril, « conformément aux données scientifiques », cet Eid el-Fitrla fête qui marque la fin du Le Ramadan, aura lieu le mercredi 10 avril, à la Grande Mosquée de Paris, ilinsiste sur son attachement « à la tradition de la Nuit du doute en France ». Elle consiste à observer le ciel à l’œil nu pour détecter la nouvelle lune, marquant ainsi la fin d’un mois lunaire. Le Ramadan correspond au neuvième mois du calendrier islamique. Ce mois de jeûne se termine le premier jour de Shawwal, le dixième mois.
Ainsi, la Grande Mosquée de Paris a refusé d’annoncer une date officielle pour la fin du Ramadan avant l’observation du croissant lunaire. UN La commission religieuse dédiée à cet effet s’est réunie lundi 8 avril en fin de journée et a également fixé la date du 10 avril. « La Nuit du doute est bien plus qu’une simple observation du ciel à la recherche du croissant de lune », a écrit le 2 avril dans un communiqué de presse Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris.
Méthode oculaire versus méthode scientifique
«Deux visions s’opposent», concède lundi 8 avril sur franceinfo, Mohamed Moussaoui, co-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et président de l’Union des mosquées de France. Il constate que la Grande Mosquée de Paris maintient une méthode « oculaire » tandis que le CFCM a décidé de se baser sur des données astronomiques. Cette décision a été prise le 9 mai 2013 lors d’un colloque organisé à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Une résolution a été prise « pour l’établissement du calendrier lunaire basé sur le calcul astronomique ». Mohamed Moussaoui souligne qu’il a été signé par Dalil Boukabeur, à l’époque recteur de la Grande Mosquée de Paris.
Le coprésident du CFCM défend une méthode plus précise permettant de déterminer « l’heure exacte à quelques secondes de la conjonction, c’est-à-dire approximativement au moment où la Terre, la Lune et le S« Le Soleil est aligné, ce qui rend la Lune invisible à tout observateur, quelle que soit sa position sur Terre. Il explique que le « La nouvelle lune n’est pas visible à l’œil nu pendant au moins dix heures après sa naissance ». Cependant, insiste-t-il, « Des outils, qui n’ont rien à voir avec la religion musulmane, utilisés par tous les passionnés d’astronomie, permettent de savoir quand la nouvelle lune sera visible. Pas besoin d’attendre la veille pour le lendemain.
Un « rituel » contre une « méthode théologiquement tenable »
Mais pour le recteur de la Grande Mosquée de Paris, « Réduire la Nuit du Doute à une date qui valide, en Islam, depuis l’observation du ciel et l’apparition du premier croissant de Lune, aussi bien le début que la fin du mois de Ramadan, c’est enlever à ce rituel tout sa dimension spirituelle et religieuse ». Dans son communiqué, Chems-eddine Hafi ajoute que‘ »ignorer ce soir, sous prétexte que la technologie moderne nous permet des calculs précis, ce serait comme négliger l’appel à la prière simplement parce que nous avons des montres ou des appareils connectés.
Mohamed Moussaoui rétorque que, déjà, « Les musulmans, lorsqu’ils n’entendent pas l’appel à la prière du muezzin, retournent à leur calendrier calculé et vérifient l’heure sur leur montre ou leur téléphone.« . Il soutient également que les musulmans de France, par exemple, « il faut connaître la date de l’Aïd suffisamment tôt pour pouvoir prendre un jour de congé » pour célébrer la fin du jeûne.
Ensuite, le coprésident du CFCM estime « qu’il faut se doter de moyens d’observation avec des commissions équipées de télescopes dans tout le pays ». Cependant, poursuit-il, « la Grande Mosquée de Paris ne l’a pas fait. Ils se réuniront dans un bureau et feront un arbitrage basé sur les annonces des différents pays musulmans qui utilisent le calcul mathématique. Il soutient donc que « cette méthode scientifique est théologiquement défendable ».