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Pourquoi c’est important. Qui entrera au gouvernement ? Michel Barnier face à une équation difficile

Idéalement, Michel Barnier voulait dévoiler son futur gouvernement dimanche prochain. Pour le nouveau Premier ministre, ce calendrier était parfait. C’était après les journées du groupe parlementaire, après toutes les consultations qu’il avait menées. Lundi, la France avait un gouvernement allégé, rassemblé autour de quelques priorités. Nouvelle semaine, nouvelle phase politique.

Ce programme de rêve sera probablement retardé. La composition du gouvernement est complexe, tant les équilibres à trouver sont subtils. Michel Barnier, réputé pour être un fin négociateur, prend son temps.

A droite : Retailleau, Genevard ou Bertrand ?

« Pour les personnalités de droite qui ont déjà une carrière derrière elles, qui n’ont jamais été ministre et qui rêvent de l’être, c’est peut-être une de leurs dernières chances », explique un parlementaire de droite. La liste de ceux qui correspondent à cette description est longue, mais les noms des sénateurs Bruno Retailleau (président du groupe LR) et Annie Genevard (secrétaire générale du parti LR) reviennent souvent dans les conversations. Le président du Sénat, Gérard Larcher, l’a rappelé dans un entretien à Figaro les conditions de participation au gouvernement et ont indiqué « l’intérêt du pays » comme leur « priorité collective ».

Le moment est en effet particulier. En l’absence de majorité claire à l’Assemblée, Michel Barnier devra créer un gouvernement « avec ceux qui veulent danser », pour reprendre une remarque entendue à l’Élysée. Les danseurs sont nombreux à droite, peu à gauche. « Xavier Bertrand aurait pu trouver un accord avec plusieurs socialistes déclarés, mais l’arrivée de Michel Barnier validée par le RN bloque cette hypothèse », fulmine une personnalité de droite pro-Bertrand. Il n’est pas exclu non plus que ce dernier redevienne ministre, avec un portefeuille conséquent. L’occasion pour lui de tisser le récit selon lequel l’intérêt général est supérieur au poste proposé et d’ancrer sa posture d’homme d’Etat.

Du centre et de la droite

Il sera difficile pour le nouveau chef du gouvernement de convaincre la gauche, sauf au sein du groupe des parlementaires macronistes. Parmi les partis de droite, Horizons, UDI et le Parti radical, il se montre plus ouvert. « La situation du pays fait qu’il faut s’impliquer, explique Laurent Hénart, chef du Parti radical. Il faut dépasser les programmes de chaque parti pour répondre aux demandes des Français. »

C’est aussi la position d’Horizons. Le parti d’Édouard Philippe, désormais officiellement candidat à la prochaine présidentielle, plaide pour une forme de coalition depuis 2022. « Il faut voir quelle forme prendra le gouvernement, mais nous pourrions être l’un des principaux soutiens », confirme l’eurodéputé Gilles Boyer. Le nom de la vice-présidente de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou est souvent avancé tout comme celui du sortant Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé. « Le plus important, c’est que Michel Barnier avance vite dans la composition du gouvernement. Cela marquerait une différence et une indépendance par rapport à l’Élysée », souffle un autre soutien d’Édouard Philippe.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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