L’Italie est très friande du « made in Italy » et le fait savoir. Après avoir interdit à Alfa Romeo d’appeler sa voiture électrique « Milano » en raison de sa fabrication en Pologne, ses douanes viennent de bloquer 134 Fiat Topolino. La raison ? Un minuscule autocollant du drapeau italien, alors que la petite voiture sans permis est assemblée au Maroc.
De toute évidence, le gouvernement italien ne laisse rien passer à Stellantis (un groupe comprenant, entre autres, Peugeot, Citroën, Fiat et Jeep). Souvenez-vous : il y a quelques semaines, le lancement de l’Alfa Romeo Milano, première voiture électrique de la marque, avait été rapidement éclipsé. Son nom a été jugé incompatible avec sa fabrication en Pologne, obligeant Alfa Romeo à capituler : ce sera Junior.
Une histoire similaire se déroule dans le port de Livourne, en Toscane. Au total, 134 Fiat Topolino ont été saisies par les douanes, selon La Républiquepour une drôle de raison : un petit autocollant du drapeau italien sur les portes, jugé illégal en raison de la fabrication de la voiture électrique sans permis au Maroc.
« Des signes trompeurs »
Les douanes, citées dans l’article du quotidien italien, sont claires : « (Fiat Topolino) ne sont pas italiens, ils ne peuvent pas afficher le drapeau national sur le côté, ils enfreignent la loi ». C’est ce qui est dit.
La Fiat Topolino rejoint donc l’Alfa Romeo Junior dans le viseur de l’article 517 du Code pénal italien, qui stipule que « l’importation et l’exportation à des fins de commercialisation, ou la commercialisation ou la commission d’actes qui ne sont pas destinés de manière univoque à la commercialisation de produits portant des indications d’origine ou de provenance fausses et trompeuses » constituer une infraction.
A l’origine du problème : la Topolino, comme la Citroën Ami et l’Opel Rock-e (ses jumelles techniques), est fabriquée à Kénitra, au Maroc. Une incompatibilité avec l’affichage du drapeau italien donc, selon la loi.
Une défense moyenne de Stellantis
Face à ce blocage, Fiat répond et estime « qu’elle a fonctionné dans le plein respect des règles, en communiquant de manière transparente le pays de production du Topolino, sans aucune intention trompeuse envers les consommateurs ».
De plus, selon la marque, « L’autocollant en question avait pour seul but d’indiquer l’origine entrepreneuriale du produit. En effet, le design de la nouvelle Topolino, la voiture historique de Fiat depuis 1936, a été conçu et développé à Turin par une équipe de professionnels du Centro Stile FIAT de Stellantis Europe SpA, une entreprise italienne..
Sur ce point, la défense est assez faible : certes, l’équipe de style de Fiat a su retravailler les panneaux de carrosserie, mais n’oublions pas que le développement du trio Citroën Ami/Opel Rocks-e/Fiat Topolino a été presque entièrement sous-traité à des tiers. des entreprises du parti, notamment Capgemini – la valeur ajoutée de Fiat est donc minime.
Cependant, comme Alfa Romeo, Fiat plie, et annonce que, « pour résoudre tout problème, il a été décidé d’intervenir sur les véhicules saisis en retirant les petites vignettes, sous réserve d’autorisation des autorités ».
Un nouveau chapitre dans le mécontentement entre le gouvernement italien et Stellantis, sur fond de politiques nationalistes d’un côté et d’annonces de délocalisations de l’autre.