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Pourquoi ce changement de casting ?

Retour sur le coup de théâtre de lundi : le remplacement in extremis de Thierry Breton par Stéphane Séjourné, proche d’Emmanuel Macron, comme candidat de la France à la Commission européenne. Que s’est-il passé ?

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Stéphane Séjourné, secrétaire national du groupe Renew, s'entretient avec Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, le 5 janvier 2024. Illustration. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Fin juillet, Emmanuel Macron a officiellement proposé à Ursula von der Leyen, le président de la Commission européenne, de reconduire Thierry Breton au poste de commissaire français pour les cinq prochaines années. Avec le recul, un eurodéputé macroniste déclare : « C’était un peu risqué de représenter la candidature de Breton, dont les relations exécrables avec von der Leyen sont de notoriété publique. ». Un exemple, avec ce message posté sur X par Thierry Breton en mars, lorsque Ursula von der Leyen a été désignée candidate de la droite européenne – le Parti populaire européen – pour diriger la commission. Elle n’a pas obtenu les voix et Thierry Breton a écrit : « Von der Leyen est mise en minorité par son propre parti, la droite elle-même ne semble pas croire en sa candidate ».

Cela n’a pas empêché Emmanuel Macron de choisir Thierry Breton, tout en plaidant pour un renforcement du portefeuille du commissaire français. Il y a eu des discussions tout l’été entre Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen. Lundi 16 septembre, dans sa lettre de démission, Thierry Breton la cible : « Il y a quelques jours, vous avez demandé à la France de retirer mon nom »Selon une personne au fait des négociations, le président de la Commission a accepté que Paris ait une vice-présidence exécutive, et donc plus de poids, sur le papier, à condition que ce ne soit pas Thierry Breton. Emmanuel Macron a préféré le portefeuille à son candidat.

Le chef de l’Etat a donc finalement choisi Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères démissionnaire. Il lui fallait une personne de confiance qui conviendrait à Emmanuel Macron et à Ursula von der Leyen. Stéphane Séjourné est très proche de lui et entretient de bonnes relations avec elle. Lorsqu’il était à la tête du groupe centriste Renew au Parlement européen, il avait fait venir la présidente de la Commission à la rentrée du parti macroniste l’automne dernier à Bordeaux pour lancer la campagne européenne. Stéphane Séjourné doit encore convaincre les députés car tous les commissaires sont auditionnés avant d’être agréés ou non. Ce n’est donc qu’une fois officiellement commissaire qu’il démissionnera de son poste de député à l’Assemblée nationale, ce qui entraînera une élection partielle dans les Hauts-de-Seine.

« Cela a été fait en accord avec le Premier ministre »assure l’Élysée. Même si c’est « une décision présidentielle »insiste Matignon, Michel Barnier était « associé à la discussion assez rapidement après sa nomination ». Le Premier ministre n’a pas la même proximité avec l’ancien et le futur commissaire. Avec Stéphane Séjourné, « ils se connaissent », en compagnie de Thierry Breton « ils s’entendent très bien ». Ce changement de casting intervient en tout cas à un moment particulier. Le Premier ministre est en train de former son gouvernement. « Cela lui va bienplaisante un macroniste, car le départ de Séjourné libère un poste important : le ministère des Affaires étrangères !

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