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pourparlers à Genève avec les Européens sur l’énergie nucléaire, le soutien du pays à la Russie et la guerre au Moyen-Orient

pourparlers à Genève avec les Européens sur l’énergie nucléaire, le soutien du pays à la Russie et la guerre au Moyen-Orient
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghtchi lors d'une conférence de presse à Téhéran, le 19 novembre 2024.

Moins de deux mois avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, architecte d’une soi-disant politique de « pression maximale » vis-à-vis de l’Iran lors de son premier mandat, des pourparlers se tiennent vendredi 29 novembre à Genève, entre l’Iran, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Il faut discuter de la question du nucléaire iranien, mais aussi de la question du soutien de l’Iran à la Russie et de la situation au Moyen-Orient, dans un contexte de tensions extrêmes. La réunion est entourée du plus grand secret, ni les noms des participants ni le lieu où doivent se rencontrer les diplomates des quatre pays n’ayant été révélés.

Le numéro deux de la diplomatie européenne, Enrique Mora, a déclaré avoir eu une réunion jeudi « discussion franche » à Genève avec Majid Takht-Ravanchi et Kazem Gharibabadi, deux adjoints du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghtchi. Celui-ci portait « sur le soutien de l’Iran à la Russie, qui doit cesser, sur la question nucléaire, qui doit trouver une solution diplomatique, sur les tensions régionales – il est important que toutes les parties évitent une escalade – et sur les droits de l’homme »il a écrit sur X.

M. Gharibabadi, pour sa part, a estimé que l’Europe n’avait pas « Je n’ai pas réussi à être un acteur sérieux » sur le dossier nucléaire, après le retour depuis 2018 des sanctions américaines contre Téhéran auxquelles les Européens se sont opposés. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des questions juridiques a également appelé vendredi X l’Union européenne (UE) à abandonner les comportements jugés « irresponsable » par Téhéran sur une série de questions internationales, notamment la guerre en Ukraine et dans la bande de Gaza.

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Éviter une situation « doublement désastreuse » pour Téhéran

Pour Téhéran, le but des négociations est d’éviter une situation « doublement désastreux » ce qui placerait l’Iran une nouvelle fois face à cette politique américaine et, cette fois, à celle des Européens, explique le politologue iranien Mostafa Shirmohammadi à l’Agence France-Presse. Car à l’épineuse question nucléaire s’ajoutent les accusations occidentales selon lesquelles l’Iran fournirait à l’armée russe des drones explosifs pour sa guerre en Ukraine, ce que Téhéran dément.

Dans ce contexte, « L’Iran n’a pas les Européens à ses côtés »se souvient M. Shirmohammadi. L’Iran espère arranger les choses avec les Européens, tout en faisant preuve de fermeté.

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, associés aux États-Unis, critiquent l’Iran pour son manque de coopération en matière nucléaire. En réponse, Téhéran a annoncé qu’il mettrait en service de nouvelles centrifugeuses. « avancé » pour enrichir l’uranium mais n’a pas donné de calendrier. Dans une interview au quotidien britannique Le Gardien Publié jeudi, M. Araghtchi a expliqué que l’Iran pourrait se doter de l’arme nucléaire si les Européens réimposaient des sanctions.

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L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), chargée de surveiller le programme nucléaire iranien, a confirmé le projet de Téhéran d’installer quelque 6 000 nouvelles centrifugeuses pour enrichir l’uranium à faible niveau, selon un rapport confidentiel obtenu vendredi par l’Agence France-Presse. Les Iraniens défendent le droit à l’énergie nucléaire à des fins civiles et nient vouloir se doter de l’arme atomique, ce dont les Occidentaux les soupçonnent fortement.

Pessimisme

Jeudi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont le pays est l’ennemi juré de l’Iran, a réitéré sa détermination à empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

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L’ayatollah Ali Khamenei, au pouvoir depuis 1989 en Iran, a interdit tout recours à l’arme atomique dans un décret religieux. « Il y a actuellement un débat en Iran sur le fait que c’était peut-être une mauvaise politique »a déclaré M. Araghtchi au Tuteur. Si les Européens réimposent des sanctions à Téhéran, « ils auront alors convaincu tout le monde en Iran que, oui, cette doctrine est fausse »il a insisté en se disant « pessimiste » concernant les résultats des discussions de Genève.

Les ambitions nucléaires iraniennes constituent une menace « menace pour la sécurité » Un impact majeur sur le monde, a déclaré vendredi le chef du renseignement extérieur britannique, Richard Moore, lors d’un discours à Paris : « Les milices alliées de l’Iran au Moyen-Orient (Hamas et Hezbollah) subi de sérieux revers. Mais les ambitions nucléaires du régime continuent de nous menacer tous.»a prévenu le patron du MI6, qui s’exprimait à l’ambassade britannique à Paris aux côtés de son homologue français, le patron de la DGSE, Nicolas Lerner.

En 2015, l’Iran a conclu un accord à Vienne avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis, pour réglementer son programme nucléaire. En contrepartie, le texte prévoyait un allègement des sanctions internationales contre Téhéran. Mais en 2018, Donald Trump a retiré unilatéralement son pays de l’accord – que Téhéran respectait, selon l’AIEA – et a rétabli de lourdes sanctions contre l’Iran. En représailles, Téhéran a considérablement augmenté ses réserves d’uranium enrichi et porté le niveau d’enrichissement à 60 %, proche des 90 % nécessaires à la fabrication d’une arme atomique. L’accord nucléaire de 2015, que les négociations n’ont pas réussi à relancer et qui expirera en octobre 2025, a bloqué le taux d’enrichissement à 3,67 %.

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Le Monde avec l’AFP

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