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pour Washington, la guerre en Ukraine n’est pas existentielle »

LL’expression s’est imposée dans le discours des responsables occidentaux depuis le 24 février 2022 : la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine est « existentiel ». La menace que représente cette Russie qui modifie les frontières et réécrit l’histoire est « existentiel ». Mais comment mesurer le caractère existentiel d’un conflit ? Cette guerre est-elle un peu existentielle ? Beaucoup ? Et pour qui, outre l’Ukraine ? Pour les voisins immédiats de la Russie ? Pour le reste de l’Europe ? Pour les États-Unis ?

La question n’est pas seulement philosophique. Elle a des implications pratiques et stratégiques dont l’Ukraine ressent actuellement tout le poids. Lorsqu’une menace est véritablement existentielle, nous faisons tout pour la conjurer.

Confrontés à la situation militaire la plus difficile depuis les premières semaines de l’invasion massive russe il y a un peu plus de deux ans, les Ukrainiens et leurs plus proches alliés mesurent à quel point l’aide compte actuellement sur eux et en viennent à douter du caractère « existentiel » de cette aide. nature de la guerre russe pour d’autres.

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 » C’est dur « , Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, a répondu d’un ton sombre à propos de la situation sur le champ de bataille aux experts et responsables européens réunis lors de la conférence Lennart Meri à Tallinn, en Estonie, le 18 mai. « Mais envoie-nous ce dont nous avons besoin. » Quand on a ce dont on a besoin, on progresse. Envoyez-nous (missiles) Patriote, artillerie et munitions. Permettez-nous de frapper des cibles militaires en Russie et vous verrez la différence. »

Débat au sein de l’administration Biden

C’est l’une des grandes critiques adressées actuellement aux États-Unis : pourquoi retenir les Ukrainiens et les empêcher d’attaquer des cibles militaires ennemies sur le territoire russe avec les armes à longue portée fournies à Kiev, alors que l’armée russe n’a aucun scrupule à visant des civils et détruisant des infrastructures vitales pour la population ukrainienne ? Plus l’armée russe est offensive et meurtrière, moins ce combat inégal est justifiable. Les réticences américaines, après sept mois d’atermoiements au Congrès sur le vote des 60 milliards de dollars (environ 55 milliards d’euros) d’aide promises à l’Ukraine, jettent un discrédit croissant sur l’équipe de Joe Biden auprès de certains pays du nord et de l’est de l’Europe, même si traditionnellement le plus atlantiste.

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Mardi 27 mai, la Maison Blanche a tranché le débat au sein de l’administration Biden, où le secrétaire d’État Tony Blinken voudrait laisser libre cours aux Ukrainiens : non, a réitéré le porte-parole de la présidence, il n’y a pas d’autorisation de cibler le territoire russe. Aujourd’hui, de nombreux experts occidentaux sont prêts à l’admettre : pour Washington, la guerre en Ukraine n’est pas existentielle. « Nous avons dit à Israël que nous le défendrions, nous n’avons jamais dit cela à l’Ukraine »» reconnaît un ancien ambassadeur américain.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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