Maudites radiations. Si nous savions déjà qu’elles constituaient un problème pour les astronautes lors de voyages dans l’espace, nous sommes désormais certains qu’elles nous empêcheront de profiter de la surface lunaire comme nous le souhaiterions – cela et le manque d’oxygène, soit dit en passant.
Pour protéger les futurs habitants de la Lune, qui ne devraient plus tarder à venir, nos bases devront être construites sous la surface, à près de 3 mètres de profondeur, comme nous l’apprend New Scientist. Autre possibilité : squatter des grottes ou des tunnels de lave existants. L’essentiel est d’éviter les radiations nocives.
Jingnan Guo et Mikhail Dobynde, de l’Université des sciences et technologies de Chine à Hefei, ont travaillé sur le sujet et ils en sont convaincus : utiliser le sol lunaire est une première étape, mais des protections artificielles supplémentaires seront indispensables.
Il existe deux types de radiations dangereuses pour l’homme, explique Guo : les rayons cosmiques galactiques, qui augmentent le risque de cancer à long terme, et les particules énergétiques solaires (PES) associées aux éruptions solaires. Ces dernières ont des effets beaucoup plus visibles sur l’homme : lésions cutanées, dommages aux cellules, aux plaquettes sanguines, à la moelle osseuse, etc. Une exposition trop importante peut même entraîner la mort.
Attention aux neutrons
« Le rayonnement sur la Lune n’est pas constant. Pour des séjours de courte durée (…) sans rencontrer de MS intense, l’effet du rayonnement devrait être minime. »« Mais si une éruption solaire se produit, ce n’est pas la même musique », explique le chercheur. « Il y a eu un événement SEP si important en septembre qu’il aurait pu tuer des astronautes sur la Lune s’ils avaient été là sans protection. »Guo conclut.
S’abriter dans une grotte n’est pas forcément suffisant, car le régolithe lunaire diffuse des radiations qui génèrent de nouvelles particules – dont des neutrons, dangereux pour l’homme. La solution est de creuser plus profondément et de s’enterrer un peu plus profondément.
« Les neutrons ont un effet biologique important car ils peuvent interagir efficacement avec le corps humain et provoquer des effets de rayonnement sur les organes internes. »Guo explique. « Ils peuvent contribuer à plus de 90 % du rayonnement total lorsque le blindage est d’environ 50 centimètres. »
Une fois bien cachés à 3 mètres de profondeur, les Lunariens pourront profiter de leur base pendant plus de vingt ans sans dépasser les limites de radiation annuelles fixées par les agences spatiales. Ces limites varient selon les pays : la NASA impose par exemple une quantité de radiation inférieure à celle de l’agence spatiale russe.
Notre salut sur la Lune dépendra aussi d’une meilleure prévision des tempêtes solaires, pour permettre aux astronautes d’effectuer des promenades à la surface sans risquer leur vie.