Après 631 jours sans voir la terre, Rafael Nadal est réapparu à la surface de ses plus grands exploits, mardi, à Barcelone, et le majorquin de presque 38 ans a plutôt maîtrisé l’intégralité de son œuvre, pour s’en débarrasser, en 1h25. quelques craintes mais aussi l’Italien Flavio Cobolli, 62e joueur mondial (6-2, 6-3).
Reçu une standing ovation à son entrée dans le Central qui porte son nom (il avait laissé passer son adversaire devant lui), Nadal a soigneusement posé une serviette au sol, à côté de son banc, pour y déposer son sac blanc et sortir deux bouteilles. -eux-mêmes ont posé avec précision devant son banc. Des routines, toujours… Il s’est ensuite dirigé vers le centre du terrain vêtu d’une tenue violette et rose fluo. Comme pour vaincre la malchance, après avoir tâtonné sur son engagement ces dernières semaines, il a même choisi de servir en premier.
Deux premiers points inquiétants
Ce 16 avril 2024 restera-t-il comme une date clé, relançant Nadal vers des exploits insensés, ou comme le retour assez anecdotique d’un immense champion poursuivant sa gloire d’antan sans jamais la rattraper ? A 21 ans, Flavio Cobolli, qui compte des victoires cette saison contre Nicolas Jarry, Gaël Monfils et Félix Auger-Aliassime, est en nette progression. Mais cet Italien, né une semaine après la première victoire de Rafael Nadal sur le circuit principal, en mai 2002, a actuellement du mal à transposer tout cela sur terre battue, où il n’a jamais battu mieux qu’un 65e mondial. . Au classement barcelonais, il apparaissait comme le candidat idéal pour se remettre sur les rails en douceur.
Le début de match de l’homme de quatorze ans à Roland-Garros ? Un peu inquiétant : une première balle à 177 km/h dans les filets, une seconde à 149 km/h, suivie d’un coup droit trop long sans raison. Puis une double faute. 0-30, et pas un son ne sort de la gorge de celui qui crie habituellement fort en frappant. Mais Nadal renifle un peu, fait tourner le ballon en coup droit ; Cobolli manque, et l’Espagnol passe à 1-0.
Des cris qui sortent de plus en plus naturellement
Cela va de mieux en mieux lors des matchs suivants, à l’exception de ce service, toujours en retenue, qui n’atteindra jamais la barre des 190 km/h. Du bas, et surtout sur le revers croisé, ça s’en sort vraiment plutôt bien. Côté italien, c’est de l’arrière, au contraire, que surgit le point faible. Cobolli commet 14 fautes directes sur cette aile lors d’un premier tour qu’il perd logiquement 6-2, en moins de trois quarts d’heure.
Nadal produit suffisamment de volume pour se mettre constamment à l’abri. Rien de brillant, mais décent, selon ses standards, bien au-dessus du commun des mortels. Dans le deuxième set, le Majorquin écarte une balle de break d’entrée puis prend aussitôt le service adverse. Il y a quelque temps, il s’est également mis à crier lors de l’office. Signe d’une forme de détente. Cela ne l’a pas empêché de livrer un match décevant, à 6-3, 2-0, et de perdre son engagement pour la première fois.
Au tour de De Minaur
Le public présent sur la piste Rafael Nadal commence à avoir droit à des séquences très « Nadal », avec des tirs croisés qui déchirent irrémédiablement la défense adverse. Cobolli pêche, le Majorquin s’envole, 6-2, 4-1. Il déambule sur ses trois derniers matchs de service, jamais ébranlé jusqu’au terme de cette première rencontre avec la compétition depuis janvier (défaite en quarts de finale à Brisbane face à Jordan Thompson).
Il est bien sûr trop tôt pour tirer des conclusions sur le potentiel de Rafael Nadal sur l’ensemble de ce printemps qu’il attendait avec tant d’envie et d’appréhension à la fois. Mais son deuxième tour, dès mercredi en début d’après-midi, face au cramponneur Alex De Minaur, n°11 mondial, en dira bien plus sur les sommets que le jeu de l’Espagnol est déjà capable d’atteindre sur terre. battu. Seule certitude du jour, Nadal est de retour, et il sait encore gagner.