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Pour son 75e anniversaire, l’Alliance veut s’engager sur le long terme en faveur de l’Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une visite dans une zone d'entraînement militaire en Allemagne, où les soldats ukrainiens sont formés sur le système de défense antimissile Patriot, le 11 juin 2024.

Faut-il promettre à l’Ukraine une  » pont «  ou « un chemin irréversible » ? Les alliés cherchent encore les mots justes avant le sommet de l’Otan prévu à Washington du 9 au 11 juillet. Il s’agira d’abord de célébrer un anniversaire historique : le 75e anniversaire de l’Alliance, dans un contexte politique américain électrique. La menace d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025 pèse sur l’avenir. Mais le cœur des préoccupations immédiates, pour les 32 membres, est de s’entendre sur les modalités de leur engagement aux côtés de l’Ukraine, toujours en guerre défensive contre la Russie.

Selon un haut responsable américain, il s’agit de :« institutionnaliser la trajectoire sur le long terme » de l’Ukraine, en aidant son armée, en renforçant sa défense antiaérienne et en favorisant le développement de sa base militaro-industrielle. Objectif : faire en sorte que l’Ukraine soit prête à rejoindre l’OTAN le plus rapidement possible  » premier jour « quand il y aura « consensus » sur le sujet entre les membres.

Vendredi 5 juillet, le secrétaire général Jens Stoltenberg a rappelé que les membres de l’Alliance ont dépensé 43 milliards de dollars (40 milliards d’euros) par an depuis le début de la guerre en aide militaire à l’Ukraine. Un effort qui se poursuivra en 2025, espèrent les partisans du pays. Donald Trump a de son côté promis, en cas de victoire électorale, d’imposer une paix éclair pendant la période de transition, avant même son entrée à la Maison Blanche.

«Joe Biden bloque l’adhésion»

Au sommet de Washington, une mission de l’Otan à long terme devrait être mise en place pour coordonner l’ensemble de cette aide à Kiev. Elle organiserait, entre autres, des livraisons d’armes et des missions de formation. Mais cette initiative relève davantage de la logistique que de la géopolitique. L’opposition américaine reste réelle à une adhésion de l’Ukraine à l’Otan à court ou moyen terme, ainsi qu’à toute forme de calendrier contraignant.

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« Joe Biden bloque clairement l’adhésion, ce qui n’est pas une position partagée par tout le monde dans son administration.souligne Tara Varma, experte à la Brookings Institution, un think tank américain. Le président voit la réalité à travers le prisme de la guerre froide, mais il ne s’agit pas seulement du passé. En réalité, plusieurs guerres froides s’entremêlent aujourd’hui, et la crainte d’une escalade chez les Américains ne concerne pas seulement la Russie. Il y a la peur entre les États-Unis et la Chine, entre les Européens et la Russie. A cela s’ajoute le fait que Moscou travaille avec la Corée du Nord et l’Iran, tout en bénéficiant du soutien de Pékin.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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