Divertissement

Pour ses 100 ans, Madeleine Riffaud achève ses mémoires de Résistance en bande dessinée

Née le 23 août 1924, celle qui deviendra « Rainer », son nom de combat pour Francs-tireurs et Partisans, publie vendredi la troisième et dernière partie de ses mémoires de guerre.

La résistante Madeleine Riffaud publie vendredi, jour de ses 100 ans, le troisième et dernier tome de ses mémoires de guerre en bande dessinée, dans lequel elle révèle ce qu’elle n’avait jamais su « Jamais » Je voulais dire avant.

C’est le 23 août 1924, dans un village de la Somme, Arvillers, que naît celle qui deviendra « Rainer »son nom de combat est Francs-tireurs et partisans (FTP). La vieille dame vit toujours dans son appartement du Marais, à Paris, où elle reçoit toujours des journalistes. « Cette bande dessinée se vend bien. »« C’est un moment très spécial, mais je ne suis pas près de le regretter », se réjouit son auteur, interrogé par l’AFP en juin. Quant à l’anniversaire, Madeleine Riffaud n’a pas voulu en faire une fête. « Oh non ! Je ne veux même pas en parler. Sinon, ils vont tous me tomber dessus. ».

Le troisième volume de Madeleine, résistanteavec Dominique Bertail au dessin, et Madeleine Riffaud et Jean-David Morvan au scénario, s’appelle Nouilles à la tomateElle s’en souvient comme d’un des plaisirs de la Libération.

« Nous en avons marre »

Mais avant cela, son co-scénariste a dû retracer quelques moments terribles entre les mains de la Gestapo. « Tome 3, je suis en taule. Je ne voulais pas lui parler de la torture. Je n’en parle jamais. Et puis, cet animal, il m’a dit : « mais oui, parle-en ! » Ah bah ça… on en a marre tous les deux »Elle raconte. C’est arrivé rue des Saussaies, une adresse mal famée. « Ce n’est pas un endroit pour traîner… »selon la résistante. Elle avait abattu un officier allemand le 23 juillet 1944, sur un pont de Paris. « Je regrette d’ailleurs d’avoir tué cet homme. Vous êtes là. Vous regardez la Seine… Peut-on être méchant, quand on regarde la Seine ? C’était peut-être un brave type. Mais ça… eh bien, c’est la guerre. »elle se souvient.

Elle fut ensuite arrêtée par des collaborationnistes français. « Le type qui m’a arrêté m’a conduit directement aux Allemands. Il aurait pu me conduire à la Milice et à ses chefs. Mais il a préféré les Allemands, parce que j’étais utile. Les Allemands, sur des affiches à Paris, annonçaient qu’ils donneraient 10 000 balles à quiconque ramènerait un terroriste. ».

« Nous devons nous battre »

La bande dessinée n’échappe pas, 80 ans après, à la brutalité du traitement qu’elle a subi pour la contraindre à donner les noms des responsables de son réseau. Elle s’est tue. Elle en garde des séquelles, et consulte toujours une orthophoniste, qui l’aide à conserver l’usage de la parole. « Le nez… On l’a refait deux fois. Mais ils m’ont fait la même chose (…) J’ai eu la mâchoire déboîtée aussi. Même cassée. Là, là… Bon, c’est ce qu’on appelle une bastonnade, hein. Ce n’est pas de la torture. »elle s’adoucit. La centenaire n’a pas arrêté de fumer ni de boire. « Moins quand même. J’ai opté pour un whisky japonais, cher, mais très bon. Pas trop fort. »elle explique. « Mon médecin ne dit rien. Il peut le dire, mais j’aime ça. Il ne sait même pas que je fume. Il ne l’a pas vu. »pense-t-elle. Mais l’odeur qui la trahit ? Finalement, « Il sait peut-être que je fume. Mais ça ne le dérange pas… Il ne reste plus beaucoup d’interdits à mon âge. ».

Le 19 août, les éditions Point publient une anthologie de ses poèmes. « Il y en a que nous n’avons pas retrouvés écrits. Mais Madeleine se souvient par cœur des poèmes qu’elle a écrits quand elle avait huit ans, sur les soldats de la Première Guerre mondiale. »précise Jean-Daniel Morvan. Dans ce texte communiste et anticolonialiste, la plupart ont une tonalité politique. « Nous pouvons nous battre. Nous devons nous battre. C’est ce qu’il faut. Nous ne devons pas nous endormir. »elle dit aujourd’hui. Dans la Résistance, « Nous n’étions pas nombreux au début ».

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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