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Pour sa déclaration de politique générale, Michel Barnier condamné au service minimum

ALEX MARTIN / AFP Michel Barnier photographié lors du Congrès national des pompiers le 28 septembre (illustration)

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Michel Barnier photographié lors du Congrès national des pompiers le 28 septembre (illustration)

POLITIQUE – C’est l’un des secrets les mieux gardés de l’exécutif : à quoi ressemblera la déclaration de politique générale que Michel Barnier prononcera ce mardi 1er octobre devant l’Assemblée nationale ? Enquêté par HuffPost En amont de l’exercice, l’entourage du Premier ministre a choisi le silence. Un silence qui se comprend compte tenu du caractère inédit de la situation, qui a plongé le Savoyard à la tête d’un collectif baroque, affichant ses divergences sur la place publique tout en remettant son destin entre les mains du RN.

Ainsi, plus que dessiner la feuille de route du gouvernement, ce « DPG » a pour mission principale de maintenir debout ce fragile édifice. Raison pour laquelle le cabinet de Michel Barnier a prévenu, dans l’un des rares indices glissés à la presse, que le discours ne se transformerait pas en  » catalogue de mesures « . Cela contraste avec celle faite en janvier par Gabriel Attal, qui avait multiplié les annonces (RSA, assurance chômage, AME etc.).

Une majorité friable

Il n’en reste pas moins que l’exercice conserve ses obligations (mais pas celle de demander un vote de confiance à l’issue), ce qui est énuméré dans une analyse remise au Parlement. Monde Blanche Leridon, directrice éditoriale de l’Institut Montaigne et spécialiste des questions démocratiques et institutionnelles : « une quête sans concession de l’exhaustivité (n’oubliez pas d’évoquer le moindre sujet de politique publique, même légèrement saillant), un respect affecté pour les archives de vos prédécesseurs (tout en promettant que vous ferez mieux qu’eux), un positionnement œcuméniste de façade l’orateur en tant que Premier ministre de tous les Français « . Une liste à laquelle on peut ajouter le sacro-saint clin d’œil à  » territoires » et la gravité du ton imposé par un contexte forcément alarmant.

Voilà pour la forme. Car au fond, Michel Barnier est condamné à ne pas trop s’exprimer pour ne pas briser la fragile majorité sur laquelle il espère bâtir son action gouvernementale. Qui plus est, deux jours après les déclarations de son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (sur la possibilité de s’affranchir de l’Etat de droit) qui ont surpris le camp présidentiel, dont certains ministres. Une montée de fièvre, mais surtout un exemple chimiquement pur. Car si le Premier ministre soutient la vision du locataire de la place Beauvau, il prend le risque de s’aliéner les troupes macronistes et de voir la maigre base qui le soutient s’effondrer sur elle-même.

Prêt à renverser la situation ?

Au contraire, s’il se distancie de ces déclarations directement tirées du lexique de l’extrême droite, il met en danger la clémence que lui offre le RN, qui aurait alors le loisir d’appuyer sur le bouton de la censure en en dénonçant une énième. » trahison » de la droite républicaine sur la sécurité et l’immigration. Je perds face, je ne gagne pas face. De quoi mesurer la portée restreinte du cadre dans lequel Michel Barnier devra s’exprimer. Même chose concernant les décisions budgétaires. S’il paraît impossible au Premier ministre d’esquiver la question compte tenu de la gravité de la situation, il lui sera particulièrement difficile de ne pas mettre à mal sa majorité restreinte, dont une partie est opposée à toute hausse d’impôts, alors qu’il entend récupérer plusieurs milliards d’euros. en activant le levier fiscal.

Ainsi, au vu des nombreuses contradictions qui contraignent son action, et qui pourraient sceller le sort de son gouvernement, il est difficile à ce stade d’anticiper cette déclaration de politique générale autrement que comme un alignement de généralités censé marquer son volontarisme. Cela permettra à chaque camp impliqué dans la survie de l’exécutif de trouver de quoi se satisfaire, ou de revendiquer une orientation exprimée comme une victoire symbolique.

A moins que l’ancien négociateur du Brexit, qui assurera le service après-vente de son intervention sur France 2 ce jeudi, ne décide de renverser la situation en mettant ses partenaires (déclarés ou objectifs) face à leurs responsabilités en prenant les Français à témoin. Réponse ce mardi 1er octobre à 15h

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Cammile Bussière

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