pour Ridley Scott, « Napoléon était à la fois chef, guerrier, homme politique… et dictateur »
Le réalisateur anglais de 86 ans signe, avec Joaquin Phoenix dans le rôle titre, une nouvelle adaptation de la vie du célèbre empereur, produite par Apple, et qui arrive en salles mercredi 22 décembre en France et dans les pays anglo-saxons. des pays. Saxons. Franceinfo l’a rencontré à Paris.
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A 86 ans, Ridley Scott est visiblement toujours en forme et très actif, puisqu’après cette Napoléon financé par Apple à hauteur d’un budget confortable (et officiel) de 200 millions de dollars, la suite de son célèbre Gladiateur sortira normalement dans un an seulement, fin novembre 2024. Pour son 28e long-métrage, le très érudit réalisateur anglais s’attaque donc à un nouveau personnage historique, après Christophe Colomb ou Moïse, entre autres.
Visiter Paris pour promouvoir Napoléon» s’est-il confié aux journalistes, toujours aussi histrioniques, répondant parfois de travers ou griffant ses collègues avec des propos vulgaires.
Franceinfo : Pourquoi avoir choisi d’adapter à nouveau la vie de Napoléon ?
Ridley Scott : Il y a 10 400 livres qui ont été écrits sur lui depuis sa mort, soit environ un par semaine depuis 1821. Comment peut-on ne pas s’y intéresser ? Cet homme a clairement fasciné le monde, étant un leader, un diplomate, un guerrier, un homme politique, un bureaucrate et bien sûr inévitablement un dictateur. Une dictature implique un bain de sang, c’est pourquoi, au générique de fin du film, je précise le nombre de soldats morts sous ses ordres, soit deux millions, sans compter les victimes civiles. Personne ne gagne jamais une guerre, même les vainqueurs perdent.
Quelle direction avez-vous choisi pour le film ?
Réaliser un film épique et historique comme celui-ci, un peu « démodé » au milieu de toutes les grosses productions de super-héros d’aujourd’hui, assez bête au passage, était un gros défi. Je tire mon chapeau à Apple, comme le film n’est pas donné, ils ont pris ce risque. Nous avons écrit un scénario qui n’était pas une leçon d’histoire, mais centré sur un personnage central. Et j’étais fasciné par ce talon d’Achille que représentait pour lui son épouse Joséphine.
« Il n’était pas fou, il savait très bien ce qu’il faisait au contraire »
Ridley Scott, à propos de Napoléonsur franceinfo
Est-elle finalement la véritable héroïne du film ?
Si tu veux, mais pas vraiment. Il était célébré pour ses victoires et son incroyable intuition sur le champ de bataille. Mais il avait aussi ce faible pour Joséphine. C’était à la fois un anti-héros, un peu monstre, mais aussi un homme très amoureux de Joséphine.
Vous ne cachez donc pas qu’il était un dictateur ?
Pas du tout, mais le point de départ, c’est qu’il avait une merveilleuse intuition, il est même né avec. Et il était dur parce qu’il était corse. Les gens disaient qu’il était fou, mais pas du tout, au contraire je pense qu’il savait très bien ce qu’il faisait. Mais si vous avez une intuition, il y a une voix intérieure qui vous parle, il faut l’écouter. Si tout se passe bien, il faut continuer. Mais le danger est de penser que cette intuition est toujours exacte. À un moment donné, alors qu’il aurait dû s’arrêter, il était déjà empereur et en quelque sorte hors de contrôle.
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