Bruno Retailleau est particulièrement en colère contre la stratégie actuelle du Rassemblement national. Le ministre de l’Intérieur a prévenu lundi que la censure du gouvernement de Michel Barnier « pousserait la France dans le gouffre ». Il a donc profité d’être devant des militants LR à Paris pour interpeller Marine Le Pen.
« Si une motion de censure était votée demain, ce serait une crise de régime, une crise financière qui jetterait la France dans le gouffre, notamment les plus faibles », a déclaré le ministre devant près de 500 personnes réunies par la fédération LR de Paris. , présidé par la sénatrice Agnès Evren.
La menace grandissante de Marine Le Pen
Dans son intervention, il a visé la leader du RN qui avait réitéré dans la matinée sa menace de censurer le gouvernement, à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre Michel Barnier consacré au budget.
« Le petit monde politico-médiatique s’affole car ce matin, entre chien et loup, on a vu un des sourcils de Marine Le Pen bouger un peu plus que d’habitude », a ironisé le ministre lors d’un discours de près de 45 minutes dans le 16e arrondissement de Paris. , fief historique de la droite. Il a directement interpellé la patronne du RN en lui posant des questions sur les conséquences d’une censure qui pourrait conduire, à ses yeux, à l’arrivée de la gauche à Matignon.
« Pense-t-elle que le pouvoir d’achat serait mieux défendu par (la députée écologiste) Sandrine Rousseau qui veut le droit à la paresse ? », a-t-il demandé. « La sécurité des Français serait-elle mieux assurée si, prenons un exemple au hasard, (député LFI) Louis Boyard était à ma place, lui qui affirme que la police tue ? », a-t-il ajouté.
Retailleau se considère comme un « semeur »
Devant des militants qui l’acclamaient debout, Bruno Retailleau a reconnu ne pas savoir « de combien de temps il nous faudra agir », mais s’est engagé à « agir vite » pour que les Français puissent voir les résultats de sa politique « dans les mois à venir ».
Dans son intervention aux allures de meeting, le ministre a en revanche écarté toute ambition présidentielle. « Ce qui m’importe, ce n’est pas la récolte. Je suis un semeur», a-t-il assuré, estimant qu’il ne lui importait pas que d’autres récoltent les fruits «des graines d’autorité et de fermeté que nous semons». « Au moins, je sais qu’ils profiteront aux Français », a-t-il souligné.