Retour à la réalité difficile pour Arnaud Lagardère : sa place au sein du groupe industriel fondé par son père est désormais réduite à néant, notamment à cause de ses erreurs de gestion et de son train de vie. Si le sexagénaire ne détenait que 11,11% du capital de l’entreprise fondée par Jean-Luc Lagardère et disposait de 12,76% des droits de vote au début de l’été, c’est désormais de l’histoire ancienne.
En date du 13 août, un avis de l’Autorité des marchés financiers constate que M. Lagardère détient désormais, directement et indirectement, 5,12% du capital et 4,49% des droits de vote de Lagardère. « J’ai vendu pour rembourser ma dette, qui est presque nulle et qui sera bientôt nulle. »a assuré Arnaud Lagardère au quotidien Le Figaro dans un article publié le 20 août.
Sa marge de manœuvre était limitée. Arnaud Lagardère, mis en examen le 29 avril pour « abus de biens sociaux, présentation de comptes inexacts et défaut de dépôt de comptes », n’a pas minimisé la gravité du calvaire judiciaire qu’il traversait. Devant les juges d’instruction Virginie Tilmont et Marie-Catherine Idiart, l’homme d’affaires a confié avoir vécu toute sa vie au-dessus de ses moyens et que cela ne pouvait pas continuer ainsi. « Considérez-vous que votre niveau de vie peut être maintenu compte tenu de la situation fiscale et pénale ? »les magistrats l’ont interrogé. «Toutes choses étant égales par ailleurs, non. C’est-à-dire sans aucun transfert supplémentaire de titres.»il était déjà en train de dessiner.
Afin de rembourser ses dettes, il s’est débarrassé – via sa holding personnelle Lagardère Capital – de près de 8,5 millions d’actions du groupe Lagardère au prix unitaire de 24,10 euros auprès de l’actionnaire majoritaire, Vivendi, qui les lui a rachetées. Cette dernière opération financière lui a permis de récolter 205 millions d’euros, selon les informations de la presse. Le Figaro. Selon M. Lagardère, cela lui permettrait d’être « maintenant à nouveau en position d’acheteur »mais cet argent frais est simplement utilisé pour rembourser ses dettes. Selon des documents judiciaires, notamment Le monde a pris connaissance fin avril qu’un protocole de règlement avait été conclu avec l’administration fiscale concernant 50 millions d’euros à verser avant fin mai.
Vivendi prend le contrôle fin 2023
Quid des 155 millions d’euros restants ? Lors des auditions devant la brigade financière en mars 2023, Arnaud Lagardère avait déclaré que sa holding LCM devrait alors rembourser « 150 millions d’euros à la BNP ». « Le prêt du Crédit Agricole a été remboursé par un prêt souscrit auprès de la BNP, c’est ce prêt que rembourse actuellement LCM et dont le solde s’élève à 150 millions d’euros. »il a expliqué.
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