Une étude montre quelle est la méthode la plus efficace pour réduire l’utilisation du smartphone au volant. Les résultats pourraient donner des idées aux développeurs d’applications. Voici pourquoi.
Utiliser son smartphone en conduisant est dangereux. Tout le monde sait que cela nous rend plus distraits et augmente donc les risques d’accidents. Cela n’empêche pas la majorité des gens de le faire quand même, notamment les jeunes. Pour lutter contre ce fléau, il existe plusieurs solutions. Des plus radicales, comme l’installation de radars qui détectent si vous êtes au téléphone ou utilisez un mobile en conduisant, aux plus classiques, comme les campagnes de rappel sur les dangers d’une telle pratique.
Mais que se passerait-il s’il existait une autre façon d’encourager les conducteurs à laisser tomber leurs appareils au volant ? C’est ce que des scientifiques en partenariat avec des clients de l’assurance Progressive ont tenté de découvrir. Ils ont recruté 1 653 membres d’un programme mis en place par l’entreprise, dans le cadre duquel ils utilisent un application qui enregistre l’utilisation du téléphone portable dans la voitureAu début de l’étude, chaque participant avait une utilisation moyenne de 6,4 minutes par heure. Le « meilleur » étant à moins d’une minute par heure en conduisant.
Comment réduire l’utilisation du smartphone en voiture ? Cette étude a trouvé la meilleure solution
La recherche a duré 10 semaines Et 5 groupes ont été formés à des fins de comparaison :
- Le groupe 1 vient de recevoir informations sur les risques liés à l’utilisation du smartphone au volant (rappel des lois, statistiques d’accidents, incitations à l’utilisation de kits mains libres, etc.).
- Le groupe 2 a reçu les mêmes données, avec l’ajout d’une Support de téléphone portant les mots «Vous conduisez ? Garez votre téléphone ici« L’idée c’est de le poser pour ne pas s’en servir.
- Le groupe 3 est identique au groupe 2, sauf que ses membres devaient en plus s’engager par écrit à réduire leur utilisation du téléphone portable en voitureLes chercheurs leur ont également donné leur temps d’utilisation moyen, puis des objectifs à atteindre chaque semaine pour arriver à moins d’une minute par heure. Au cours de l’étude, les clients du groupe 3 ont également reçu rappelsde la encouragement ou une conseil.
- Le groupe 4, en plus de tout cela, gagne une couche de gamificationChaque lundi soir pendant l’étude, ses membres reçoivent un message avec l’objectif à atteindre pour la semaine suivante, ainsi que les résultats de celle qui vient de passer. Des points sont ajoutés ou soustraits en fonction des résultats. et les pilotes sont mis en compétition dans des sous-groupes avec mise en place d’un classement anonyme.
- Le groupe 5 reprend tous les éléments du groupe 4 et ajoute un incitation financière. Les participants qui auront marqué le plus de points à la fin des 10 semaines partageront 2 000 $ce qui est approximativement 14,50 € par personne. Finir premier de votre classement hebdomadaire vous permet de gagner 5$ de plus.
Selon vous, quels groupes ont le plus joué au jeu, sans jeu de mots ?
Pour encourager les gens à arrêter d’utiliser leur téléphone portable en conduisant, il faut rendre cela amusant
Vous l’avez probablement deviné : C’est dans les groupes 4 et 5 que l’on observe un changement de comportement significatif. Dans les groupes 1, 2 et 3, l’utilisation du smartphone au volant n’avait pratiquement pas changé après 10 semaines. En revanche, il a chuté de 20,5% dans le groupe 4sachant qu’entre 1 et 2 mois après la fin de l’étude, les effets persistent avec un baisse moyenne de 16,2% par rapport au groupe témoin.
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Les résultats les plus spectaculaires sont ceux du groupe 5 avec un 27,6% de baissece qui représente environ 1 minute 30 secondes de moins sur votre mobile par heure de conduite. Et les chiffres ne changent pas même 1 ou 2 mois après les 10 semaines. Conclusion : si c’est amusant, les gens auront tendance à le faire, surtout s’il y a de l’argent en jeu. Les compagnies d’assurance pourraient bien utiliser les résultats obtenus ici pour développer des applications à cet effet. Si cela peut éviter des accidents, tout est permis.
Source : PNAS