pour prouver l’inceste dont elles sont victimes, deux sœurs filment leur calvaire

L’unité fait la force. Un difficile procès d’inceste s’ouvre ce lundi à la cour d’assises de la Haute-Saône : une affaire de viols et d’agressions sexuelles sur mineures. Deux sœurs jumelles auraient été victimes de l’homme qu’elles croyaient être leur père pendant huit ans, rapporte L’Est républicain.
En août 2013, les sœurs avaient 6 ans et demi lorsque leur « père » les a attaquées pour la première fois chez elles. Le cauchemar a duré jusqu’en 2021.
Une vidéo de 32 minutes
Les jumeaux racontent leur calvaire à une amie, qui prend l’initiative de prévenir leur mère par SMS. Mais ce dernier n’y croit pas. Les sœurs prennent alors une décision : elles filmeront les preuves. « Une vidéo de 32 minutes, durant laquelle le père leur demande de se déshabiller », révèle leur avocat, Me Catherine Bertholde.
La vidéo est un choc pour leur mère, qui se rend compte de l’horreur.
C’est au cours de l’enquête que les jeunes filles apprennent que l’homme n’est pas leur père biologique. Il entretenait une relation avec leur mère depuis un certain temps après leur naissance.
Aujourd’hui, les filles sont encore mineures. Leur mère s’est constituée partie civile au procès.
Le procès devrait se terminer mardi.
En 2021, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles contre les enfants (Ciivise) a été lancée. En deux ans, elle a recueilli 27 000 témoignages.
Un chiffre considérable et pourtant encore faible par rapport au nombre d’enfants concernés. Selon l’institution, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année. Trop peu parviennent aujourd’hui à révéler les violences au moment des faits (13%). La majorité les révèle plus de 10 ans plus tard, à l’âge adulte (58,5%), indique l’analyse des témoignages recueillis publiée ce jeudi.
Grb2