Pour Nikola Karabatic, une bataille finale et difficile
L’idée était de savourer. De goûter une dernière fois aux effluves euphoriques d’une grande compétition internationale, avant de tirer sa révérence. De boucler la boucle en beauté, au diapason du palmarès extraordinaire qu’est le sien.
Le fait qu’il ait fêté en avril ses 40 ans – un âge rarement atteint par un handballeur professionnel – n’a pas modifié sa décision, prise depuis longtemps : Nikola Karabatic ne pouvait pas manquer la grande quinzaine olympique à Paris, la ville où il vit depuis près de dix ans. « Mon souhait principal et inaltérable est de participer aux Jeux, et de tout donner pour gagner une médaille »il a récemment confié à Mondeil est triple champion olympique (2008, 2012 et 2021) et le seul handballeur à avoir disputé six éditions des Jeux Olympiques.
En champion habitué aux aléas de la compétition, Nikola Karabatic connaît le risque inhérent à ce dernier tour de force : terminer sa carrière sur un échec qui ternirait l’image qu’il veut donner de lui-même. Les débuts désastreux des Bleus aux Jeux – deux lourdes défaites contre le Danemark et la Norvège, un nul miraculeux contre l’Égypte – avaient commencé à mettre à mal son projet personnel avant qu’une prise de conscience collective ne lui permette de corriger le tir grâce à deux victoires contre l’Argentine et la Hongrie.
Qualifiés pour les quarts de finale, qui les verront affronter l’Allemagne, mercredi 7 août à 13h30, à Villeneuve-d’Ascq (Nord), les handballeurs français n’ont jamais connu un parcours aussi chaotique. « Une nouveauté pour moi à 40 ansa plaisanté l’international aux 364 sélections et 1 303 buts marqués. C’est génial. «
Remise avec Elohim Prandi
Ce qui est moins brillant, c’est sa prestation aux Jeux. Nikola Karabatic est à la peine. D’un impact limité en défense, peu inspiré dans ses choix en attaque, le latéral gauche souffre sur le terrain, comme écrasé par l’ombre du joueur décisif qu’il a été pendant deux décennies. Contre la Hongrie, dimanche 4 août, sa participation s’est soldée par deux tirs manqués et une perte de balle, pendant les huit petites minutes de jeu que lui a accordées le sélectionneur Guillaume Gille. Avec un survêtement sur le dos et une serviette sur les jambes, l’icône charismatique du handball français est restée sur le banc des remplaçants pendant toute la seconde période.
Au passage, Nikola Karabatic a perdu sa place de titulaire au profit d’Elohim Prandi, son partenaire au Paris Saint-Germain, club où la passation de pouvoir entre les deux hommes a commencé à s’opérer au cours de la saison dernière. « Nous avons trouvé un accord avec Elohim. Je lui ai expliqué que ça ne me dérangeait pas de ne pas débuter le match et que s’il avait besoin de se sentir mieux, il n’y avait aucun problème à faire tourner le groupe. »a indiqué de manière surprenante le doyen des Bleus, dimanche, insinuant qu’il avait imposé cet oukase au staff technique, généralement souverain en la matière.
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