« Pour Michel Barnier, rester maître du choix du Quai d’Orsay »
CONTREPOINT – S’il n’entend pas contrarier le chef de l’Etat dans la désignation du prochain ministre des Affaires étrangères, le Premier ministre entend, comme pour les autres portefeuilles, être maître de ce choix.
En pleine mise en place d’un nouvel équilibre au sommet de l’Etat, la nomination de Stéphane Séjourné, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, à la Commission européenne n’est pas sans conséquences politiques. Ce changement de dernière minute fragilise Emmanuel Macron sur la scène européenne autant que sur la scène nationale. L’homme qui avait imposé en 2019 la répartition de ce qu’on appelle les « top jobs » est cette fois contraint de revoir le choix de la France pour la Commission.
L’animosité entre Ursula von der Leyen et Thierry Breton était certes connue. Mais en confirmant l’ancien ministre de l’Economie de Jacques Chirac, le chef de l’Etat pensait que l’autorité de la parole de la France serait plus forte qu’une inimitié interne à la Commission. C’est lui qui, finalement, a dû céder.
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Au moins, il lui a fallu moins de temps pour choisir un nouveau commissaire européen que pour choisir un nouveau Premier ministre, mais il était dos au mur.