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Pour maîtriser la dette, l’OCDE appelle à augmenter la fiscalité sur la fortune – 25/09/2024 à 11:05

Au siège de l'OCDE à Paris, le 29 mai 2013 (AFP / Eric PIERMONT)

Au siège de l’OCDE à Paris, le 29 mai 2013 (AFP / Eric PIERMONT)

Face à l’augmentation de la dette publique à travers la planète, l’OCDE appelle à une augmentation de la fiscalité sur la fortune, parmi plusieurs recommandations, afin de regagner des marges de manœuvre face aux futurs « chocs ».

« Des mesures décisives sont nécessaires pour assurer la soutenabilité de la dette », a exhorté l’Organisation de coopération et de développement économiques dans un rapport publié mercredi, rappelant les « défis budgétaires importants » causés par l’augmentation de la dette, le vieillissement de la population et les politiques liées au changement climatique.

La dette publique mondiale a grimpé en flèche ces dernières années, aggravée par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, pour atteindre un record de 97 000 milliards de dollars en 2023, selon un rapport des Nations unies publié en juin, soit presque le double depuis 2010.

« En l’absence d’intervention soutenue, le fardeau de la dette future continuera d’augmenter de manière significative et la marge de manœuvre pour répondre aux futurs chocs négatifs sera de plus en plus limitée », poursuit l’organisation basée à Paris, estimant que « davantage d’efforts sont nécessaires pour maîtriser les dépenses et renforcer les recettes ».

Du côté des recettes, l’OCDE suggère aux États « d’adopter des mesures pour éliminer les dépenses fiscales qui créent des distorsions et d’augmenter les recettes provenant des impôts indirects, des taxes environnementales et des taxes foncières dans de nombreux pays ».

– Coopération fiscale au G20 –

La fiscalité du patrimoine revient régulièrement dans les débats internationaux, dans un contexte de très forte croissance du patrimoine des plus fortunés grâce à l’envolée des cours boursiers ces dernières années.

Taxer les plus riches est notamment envisagé par la candidate à la présidentielle américaine Kamala Harris, et par le nouveau gouvernement français, confronté à une spirale de déficit.

Fin juillet, l’OCDE avait salué un « accomplissement remarquable » après l’engagement des ministres des Finances du G20 dans une déclaration de coopérer en matière fiscale pour taxer les plus grosses fortunes, sans toutefois parvenir à s’entendre sur un impôt mondial qui était l’objectif initial du Brésil qui préside cette année le forum international, face au refus de plusieurs Etats.

Outre l’augmentation des recettes, l’OCDE, qui regroupe 38 pays développés, appelle également à mettre l’accent sur la maîtrise des dépenses. Elle estime qu’il faut « mieux cibler les prestations et les subventions » et « entreprendre de nouvelles réformes des retraites pour tenir compte de l’allongement de la durée de vie ».

L’envolée de la dette et le coût de son financement sont d’autant plus problématiques que les taux d’intérêt restent élevés en raison du resserrement monétaire opéré par les banques centrales pour ralentir l’inflation ces dernières années, même si l’inflation revient progressivement à des niveaux plus supportables.

Hors prix volatils, l’inflation devrait baisser à 5,4% cette année et 3,3% l’année prochaine dans les pays du G20, contre 6,1% en 2023, donnant aux banques centrales plus de marge de manœuvre pour baisser leurs taux, ce qu’elles ont commencé à faire à l’instar de la Réserve fédérale américaine et de la BCE cette année.

– Croissance mondiale en hausse –

L’assouplissement de la politique monétaire contribuera à renforcer la croissance mondiale, que l’OCDE prévoit à 3,2% cette année, en hausse de 0,1 point de pourcentage par rapport à sa dernière prévision de mai, et à un niveau similaire l’année suivante.

Parmi les changements les plus spectaculaires, l’OCDE a sensiblement relevé ses attentes pour l’Espagne, qui profite pleinement de la reprise du tourisme, et le Royaume-Uni, dont les taux de croissance sont désormais attendus cette année respectivement à 2,8% et 1,1%, soit des hausses de 1 point et 0,7 point.

En pleine guerre en Ukraine, la prévision de croissance de la Russie a été relevée à 3,7% cette année (+1,1 point), celle du Brésil à 2,9% (+1 point), tandis que celle des Etats-Unis reste inchangée à 2,6%. A l’inverse, le Japon serait le seul grand pays développé à connaître une récession cette année (-0,1%), l’OCDE ayant fortement révisé sa prévision.

La zone euro voit la prévision de l’OCDE inchangée pour 2024 à 0,7% et revue légèrement à la baisse à 1,3% en 2025, affectée notamment par la croissance allemande attendue cette année à 0,1%, et 1% l’an prochain.

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