Pour maintenir ses avions commerciaux en vol malgré les sanctions, la Russie importe des pièces détachées dans les valises des passagers
Cela fait plus de deux ans que les avions de ligne russes ont pu être modernisés par les constructeurs occidentaux auxquels ils appartiennent. Moscou a choisi de ne pas restituer ces avions après l’invasion de l’Ukraine et l’instauration de sanctions – entraînant une bataille d’assurance pour les avionneurs américains et européens – car la Russie s’exposait ainsi à un risque d’échec. Avions. Pour les éviter, de surprenantes routes de contrebande ont vu le jour, rapporte le Financial Times.
Avant la guerre, rappelle le média britannique, plus de 70 % de la flotte aéronautique russe était composée d’avions Airbus et Boeing. Avec les sanctions prises par les États-Unis et l’Union européenne contre Moscou, ces deux groupes n’ont pas réussi à « il n’existe plus de moyen légal d’envoyer de nouvelles pièces, de la documentation et des services aux entreprises russes », explique un représentant d’Airbus. Alors, pour garder leurs avions mobiles, ces compagnies mettent des pièces dans les bagages de leurs passagers.
Le reste sous cette annonce
La nature prend son temps…
j’aime cette annonce !
La nature prend son temps…
j’aime cette annonce !
Les Russes trouvent des solutions pour faire voler leurs avions
En 2022, 11 ADIRU – composants essentiels des avions pour obtenir des informations sur la vitesse ou l’altitude – ont été retrouvées dans les valises de passagers venant d’atterrir en Russie. Mais cette voie d’importation n’est pas suffisamment efficace pour moderniser tous les avions russes. Le pays doit donc faire confiance à des fournisseurs beaucoup plus petits, dont la plupart sont situés aux Émirats arabes unis. Malgré cela, le volume de pièces entrant dans le pays est bien inférieur à ce qui se passait avant février 2022. De plus de 100 millions de dollars d’importations mensuelles, les Russes sont tombés à moins de 20 millions au cours des deux dernières années. .
Le reste sous cette annonce
La nature prend son temps…
j’aime cette annonce !
L’opportunité pour certaines entreprises de se lancer dans le recyclage. « Le Superjet 100 (un avion de tourisme régional, ndlr) est censé être fait de pièces russes, mais les filtres sont français ! Quand ils sont bouchés, il faut les remplacer. Mais à cause des sanctions, ils les enlèvent, les nettoient. » et remets-les à leur place », révèle Andrei Litvinov, un ancien pilote. Un mode de fonctionnement qui rend les vols de plus en plus dangereux.
Moscou réfléchit déjà à l’avenir du transport aérien
Depuis février 2022, la Russie trouve les pièces dont elle a besoin là où elle le peut, auprès de fournisseurs artisanaux du monde entier, dont, outre les Émirats, la Chine, les Maldives et la Turquie. Si les Émirats ont pris autant de place, c’est que ce n’est pas la première fois que le pays sert de porte d’entrée à des parties soumises à des sanctions internationales. Le pays s’y est déjà engagé avec l’Iran.
Le reste sous cette annonce
La nature prend son temps…
j’aime cette annonce !
La nature prend son temps…
j’aime cette annonce !
Mais ces routes cachées ont également fait grimper les prix. Alors que les ADIRU, par exemple, coûtent entre 50 000 et 70 000 dollars pièce, elles sont vendues en Russie près de 120 000 dollars pièce sur le marché parallèle. Mais cela pourrait ne pas suffire à maintenir les avions russes dans les airs. Sans accès aux services des avionneurs pour entretenir les pièces et les logiciels qui contrôlent les avions, ceux-ci deviendront inutilisables. Vladimir Poutine s’y attend. D’ici 2025, lui a-t-on dit, aucun avion étranger ne pourra voler. 10,7 milliards de dollars ont été annoncés pour financer la construction de 1 000 avions entièrement russes d’ici 2030.