Pour les sportifs français, le soutien du public est une arme à double tranchant
Quarante-huit heures avant l’ouverture des Jeux olympiques, une athlète française, dont nous ne dévoilerons pas le nom, s’est présentée devant les médias, affirmant qu’elle s’était préparée pour les Jeux de Paris. « comme pour toute autre compétition ». Une semaine plus tard, elle disparaissait au premier tour de son épreuve… Les Jeux Olympiques ne sont certainement pas « une compétition comme une autre »Surtout quand on les joue à domicile, devant des milliers de spectateurs qui scandent votre nom et brandissent parfois des pancartes à votre effigie. Encore moins quand on a l’habitude de pratiquer son sport devant des arènes à moitié vides, voire complètement vides.
Certaines fédérations sportives avaient anticipé cette situation. La plus petite, celle de pentathlon moderne, a ainsi organisé à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), quelques semaines avant l’échéance, une répétition en situation – ou presque – des finales qui se déroulent samedi 10 et dimanche 11 août, au château de Versailles, devant 15 000 spectateurs. Des classes d’écoles et des personnels de l’INSEP avaient été invités à venir perturber au maximum la concentration des quatre sélections olympiques françaises lors de l’épreuve de tir.
Le tir à l’arc a fait de même, avec un certain succès, puisque ses représentants ont remporté deux médailles sur l’Esplanade des Invalides, lors du 7et quartier de Paris. « Habituellement, lors des championnats du monde, la fréquentation maximale ne dépasse pas mille spectateurs, explique le directeur technique national, Benoit Binon. Pour les Jeux, c’est huit fois plus, ce qui peut déstabiliser les archers dans un sport où la capacité de concentration est essentielle. »
« Galvaniser » plutôt qu’« inhiber »
L’équipe de France féminine d’épée a quant à elle suivi un entraînement intensif pour tenter de recréer l’ambiance du Grand Palais et travailler la concentration. « Entre deux touches, le coach a interrompu les attaques pour nous demander de faire un exercice de calcul mental »affirme la double vice-championne olympique (individuelle et par équipes) Auriane Mallo-Breton.
De son côté, la Fédération Française de Taekwondo organise depuis deux ans un Grand Prix international, afin d’habituer ses meilleurs représentants à concourir devant le public français. « Le dernier briefing que nous donnerons aux sélections olympiques portera sur cela : il faut les galvaniser, pas les inhiber, elles doivent être actrices de leur compétition »confiait Patrick Rosso, le directeur technique national, avant le début des épreuves au Grand Palais.
Il vous reste 55.19% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.