Pour les Palestiniens, la colonisation forcée
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Alors que l’armée israélienne a de nouveau bombardé une partie de la bande de Gaza, samedi 6 juillet, le gouvernement de Benjamin Netanyahu attaque aussi, plus discrètement, sur un autre front. Il a récemment mis la main sur près de 1 300 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée.
Les bergers palestiniens de Cisjordanie sont inquiets : les Israéliens viennent de s’emparer de 1 270 hectares de terres dans leur région, à proximité de leur ferme. Il s’agit de la plus grande confiscation depuis 30 ans. Ils sont persuadés qu’ils seront bientôt chassés de leurs terres. « Ils veulent nous repousser vers la ville. (…) On ne pourra plus venir ici »a prédit l’un d’entre eux.
Depuis les attaques du 7 octobre, des colons extrémistes harcèlent les bergers. Des images tournées dans une zone située à 15 km de là, le samedi 6 juin, montrent des colons jetant des pierres sur une maison palestinienne et incendiant des oliviers sous le regard des soldats israéliens, qui n’interviennent pas.
Les terres saisies par l’Etat hébreu, qui occupe la Cisjordanie, sont des collines arides et inhabitées. Le maire palestinien de la municipalité d’Aqraba, Sallah Abu Javer, explique qu’elles sont stratégiques et présentent un intérêt géographique. « Leur objectif est de pousser tous les Palestiniens qui vivent à côté de cette zone vers Aqraba »il précise.
Cette saisie permet à Israël de relier quatre colonies juives existantes dans la région. Ces colonies sont illégales au regard du droit international. Les autorités israéliennes n’ont pas fait de commentaires sur la récente confiscation de 1 270 hectares. Depuis le début de l’année, près de 24 km2 ont été saisis.
Au fil des décennies, ces appropriations ont fragmenté la Cisjordanie et empêché toute continuité du territoire. Si certains Israéliens encouragent les confiscations, d’autres, comme Hagit Ofran, répertorient et dénoncent les colonies en Cisjordanie.