Pour les européennes, le Rassemblement national ajoute un nouveau haut responsable à sa liste – Libération

Selon « le Parisien », le parti d’extrême droite placerait Pierre Pimpie à la 25e place. L’actuel directeur général adjoint de l’établissement public de la sécurité ferroviaire conseille Marine Le Pen dans l’ombre depuis plusieurs années au sujet de la fraude.

Le Rassemblement national (RN) enregistre un nouveau ralliement d’un haut responsable, celui de Pierre Pimpie rapporte le parisien. L’actuel directeur général adjoint de l’établissement public de sécurité ferroviaire occupera la 25e position sur la liste du parti pour les élections européennes qui sera dévoilée dans son intégralité le 1er mai à Perpignan. Il rejoint donc Fabrice Leggeri, l’ancien directeur de Frontex et la magistrate Pascale Piera sur la liste conduite par Jordan Bardella comme représentants de la société civile mais aussi garants du sérieux du parti. Loin des profils plus problématiques de l’essayiste Malika Sorel ou du syndicaliste policier Matthieu Valet.

« FBI à la française »

Pierre Pimpie n’est pourtant pas tout à fait un nouveau venu dans le parti d’extrême droite puisqu’il le conseille depuis 2021 au sein des Horaces, ce cercle restreint de hauts fonctionnaires et de chefs d’entreprise qui soutiennent dans l’ombre Marine Le Pen. Selon le quotidien, c’est Pierre Pimpie qui a écrit la partie de l’émission consacrée à la lutte contre la fraude fiscale et sociale de l’ancien candidat à la présidentielle. L’énarque confié à Parisien ayant toujours voté pour le candidat frontiste dès 2012. Inconnu du grand public, l’homme affiche un profil de « technicien » plutôt absent au Rassemblement national. Ancien élève de Sciences-Po Paris et de l’ENA, il a débuté sa carrière dans l’administration comme inspecteur du travail avant d’occuper plusieurs postes de direction au ministère du Travail et au ministère de l’Ecologie.

Pierre Pimpie ne vise rien de moins que de créer « une sorte de FBI à la française qui regroupe les actions de l’État contre les fraudes fiscales et sociales qui entachent le contrat social et le consentement à l’impôt », il a expliqué à Parisien. Pas sûr que le poste de député européen soit le plus adapté pour y parvenir… Reste que l’homme est une récompense à exhiber pour le RN alors que la campagne pour les élections européennes entre dans sa dernière ligne droite. Marine Le Pen elle-même s’en mêlera, comme l’expliquait Jordan Bardella ce dimanche matin dans l’émission Dimanche en politique sur France 3. « Voter pour des listes qui feront 5 ou 6 %, c’est affaiblir le poids de la sanction qui pourrait être infligée à Emmanuel Macron », a-t-il soutenu le président du parti d’extrême droite, en faisant explicitement référence à la liste Reconquête menée par Marion Maréchal.

Sciences-Po « est devenue une ZAD »

Jordan Bardella et Marine Le Pen devront oublier les récents échecs qui s’accumulent dans la campagne frontiste comme la plainte pour complicité de crimes contre l’humanité visant le numéro trois de la liste, Fabrice Leggeri. Ou l’éviction de l’éphémère candidat mahorais Saïdali Boina Hamissi après Libé a exposé ses propos racistes, complotistes et sexistes sur Facebook. Pour ce faire, la tête de liste RN aux élections européennes s’est lancée dans une diatribe contre les étudiants pro-palestiniens qui ont bloqué Sciences-Po Paris vendredi. « Depuis plusieurs mois, nous constatons une dérive lente et douloureuse » de l’école « qui est devenue une ZAD »où se trouvent « toutes les sympathies des causes anti-flic, wokistes, soutien à la gauche, à l’extrême gauche », il s’est déchaîné. Jordan Bardella a estimé que l’établissement aurait dû donner la priorité « fermeté ».