Pour les blessés de guerre en Ukraine, le handisport comme outil pour « vouloir continuer à vivre »
Les Jeux paralympiques se sont terminés dimanche 8 septembre à Paris. La France a terminé 8e au classement des nations, juste derrière l’Ukraine, 7e. Dans ce pays, le para-sport est un outil essentiel pour la rééducation de milliers de soldats blessés à la guerre.
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C’est sur les rives du Dniepr qu’Oleksandr s’entraîne chaque semaine. Il a découvert l’aviron dans ce club de Kiev peu après avoir perdu sa jambe avant. « Qu’est-ce que l’aviron m’a apporté ? Je suis plus robuste. Je suis en bonne forme physique et mentale. Et peut-être que je suis devenu plus calme. »L’effort, la discipline, la rigueur, l’aviron lui ont permis de surmonter le traumatisme d’une blessure de guerre.
Olexandre s’est donné pour mission de convaincre les vétérans comme lui de se lancer dans le parasport. « Quand ils sont en phase de rééducation, on les emmène avec nous en compétition. Ils ont besoin de parler, de rencontrer des gens. Et puis, comme ça, ils ne restent pas à l’hôpital, à fixer le plafond ou l’écran de leur téléphone. »
Parrainer les blessés de guerre, les prendre par la main le plus tôt possible, est un système que le Comité paralympique ukrainien met en œuvre depuis des années. « Quand on a à ses côtés, lors de sa rééducation, un athlète paralympique, amputé ou malvoyant, mais qui est une personne accomplie, un champion dans son sport, eh bien on ne peut que se sentir motivé. Cela permet de ne pas baisser les bras, de vouloir continuer à vivre et d’envisager une vie épanouissante »explique la porte-parole Natalia Haratch.
Pourtant, la réadaptation par le sport nécessite des moyens. Or, les finances de l’État ukrainien sont exsangues. Le Comité paralympique précise que le budget alloué au parasport sera réduit de moitié en 2025. Les conséquences pourraient être désastreuses. « La réhabilitation et la réinsertion des militaires gravement blessés doivent être une priorité, car si l’État ne s’en occupe pas aujourd’hui, demain nous aurons des suicides, de l’alcoolisme et une augmentation de la criminalité », a-t-il ajouté. regrette Olexandre.
« L’État doit penser à l’avenir des vétérans. »
Olexandre, vétéran
D’autant plus que le nombre de soldats gravement blessés se compte actuellement par milliers. Peut-être même par dizaines de milliers. Le nombre exact est tenu secret par les autorités.