CONTREPOINT – Pour Jordan Bardella, c’est parce que les Français intègrent progressivement la perspective de son arrivée à Matignon qu’ils préféreront lui donner les moyens de gouverner ; c’est-à-dire une majorité absolue.
Les majorités sortantes sont attristées : les élections se gagnent rarement sur la gravité d’un bilan. Les oppositions s’en consolent : il n’est guère plus courant qu’elles s’imposent sur la faisabilité d’un programme. En présentant son projet partagé entre « moment d’urgence » Et « l’heure des réformes »Jordan Bardella a démontré que sa victoire était plus crédible que ses propositions.
« L’alternance commence. » Le temps du verbe choisi comme slogan pour cette fin de campagne ne doit rien au hasard. Le président du RN n’utilise pas le conditionnel, ni même le futur, mais le présent de l’indicatif. Comme s’il n’avait aucun doute sur le verdict des urnes. Le document de présentation du projet montre également Bardella déambulant déjà dans la cour de Matignon, les drapeaux français et européen en évidence.
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Anticiper la victoire est une arme à double tranchant. Le risque pour le favori de ces législatives n’est pas tant de sonner le sentiment de vendre la…